"Le Liban est au bord du gouffre", avertit le chef de l'Onu
24 septembre 2024Pour le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, "le Liban est au bord du gouffre". Les appels à la désescalade se multiplient dans le monde.
En 24 heures, le conflit de basse intensité, qui s’est déroulé à la frontière entre le Liban et Israël ces 11 derniers mois, en parallèle à la guerre dans la bande de Gaza, et qui a provoqué le déplacement de dizaines de milliers d’Israéliens, a basculé dans une nouvelle dimension.
Les échanges de tirs quotidiens se sont transformés en une pluie de frappes aériennes. 1.600 cibles du Hezbollah ont été visées lundi (23.09), selon l’armée israélienne, dans le sud du Liban et la plaine de la Bekaa, à l’est, qui sont les deux bastions de l’organisation terroriste alliée de l’Iran et du Hamas.
Plus de 550 personnes y ont trouvé la mort, dont 50 enfants, selon les autorités libanaises. Israël assure avoir éliminé essentiellement des membres du mouvement islamiste chiite.
Le Hezbollah a lui, ce mardi matin, répondu pour la première fois par des roquettes de plus longue portée, capables d'atteindre l'agglomération de Tel Aviv.
Plus de 50 projectiles auraient été tirés sur le nord d'Israël en l'espace de quelques minutes. La plupart ont pu être interceptés par le bouclier antimissile israélien.
Plus tard dans la journée, le sud de la capitale Beyrouth a été touché. L’armée israélienne explique avoir éliminé, dans une frappe contre un immeuble résidentiel, un commandant responsable du système de missiles et de roquettes du Hezbollah.
Ces bombardements devraient se poursuivre : il y a deux heures, Israël a annoncé une nouvelle vague de frappes "massives" sur des cibles de l’organisation terroriste.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dans une vidéo : "Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah."
Cette intensification militaire a déjà poussé des dizaines de milliers de Libanais à quitter leur maison depuis hier, selon les Nations unies, qui tient son Assemblée générale à New York. En ouverture, son secrétaire général, Antonio Guterres, a averti que le monde "ne peut se permettre que le Liban devienne un autre Gaza".
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité a été convoquée par la France. L'Irak a demandé une "réunion urgente" des pays arabes.