Le M23 quittera-t-il Goma ?
27 novembre 2012Ces rebelles viennent d'ailleurs, ce mardi 27 novembre, d'émettre plusieurs conditions concernant leur retrait. Entre autres conditions, les rebelles du M23 s'arc-boutent sur leur revendication première : l'ouverture de négociations nationales avec le président congolais Joseph Kabila.
Outre cela, ils veulent la libération de prisonniers politiques et la dissolution de la commission électorale. Cette commission a été à l'origine de la mauvaise organisation de l'élection présidentielle de novembre 2011 qui a vu la réélection de Joseph Kabila.
Jean-Marie Runiga, le chef politique du M23, affirme que seule la satisfaction de ces conditions pourrait permettre leur retrait rapide et effectif de Goma.De son coté, le nouveau chef de l'armée congolaise, le général François Olenga, se dit prêt à affronter le M23. Selon Ndebesa Mwambustya, politique ougandais, le fait que le M23 soit toujours à Goma était prévisible :
« Les rebelles du M23 ont des liens culturels et historiques très forts avec le pouvoir de Kigali et de Kampala. C'est cela qui complique le problème et nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui se trame car ce qui se passe en surface peut ne pas refléter les intérêts stratégiques qui se planifient. »
Outre ce lien culturel et historique, le juriste ougandais Kasaijia Philip croit savoir que seuls les présidents du Rwanda Paul Kagame et de l'Ouganda Yoweri Museveni peuvent faire entendre raison au M23 :
« Les dirigeants régionaux ont de l'ascendant sur le M23, de l'ascendant en ce sens que le M23 écoutera ce que diront Museveni et Kagame. D'une part, parce que Museveni préside la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. En plus, et de façon officieuse, il y a quelque relation entre ces présidents et le M23. Et bien sûr, si on se fie aux rapports de l'Organisation des Nations unies, le M23 fait pratiquement partie intégrante du Rwanda. Alors, si Kagame dit "Quittez le pays", il est fort probable que le M23 s'exécute. »
L'Union africaine, après avoir condamné la prise de Goma, se dit prête à déployer une "force internationale neutre" dans l'est du Congo.
Au micro de Ramata Soré, Valentin Mubaké de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), conseiller politique d'Etienne Tshisekedi, candidat à la dernière présidentielle au Congo, réagit aux exigences du M23.