Le Niger reconnaît le CNT libyen
28 août 2011Samedi, Tripoli commençait à reprendre vie : les magasins ont rouvert et leurs étals sont achalandés, même si les prix s'envolent sur les marchés. Les rebelles ont lancé le travail de reconstruction tout en continuant leur avancée vers le dernier bastion de Mouammar Kadhafi : sa ville natale de Syrte.
Au Caire, le président du Conseil exécutif du Conseil national transitoire, l'organe politique de la rébellion, Mahmoud Jibril, a présidé la délégation libyenne à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. Celle-ci a appelé l'ONU à « permettre au CNT d'occuper le siège de la Libye à l'ONU et dans ses diverses organisations ». Elle a également demandé au Conseil de sécurité de débloquer « les fonds, les avoirs et les biens revenant à l'Etat libyen » pour mettre en place une police et une armée forte et subvenir aux besoins de première nécessité du peuple libyen.
Kadhafi introuvable
Pendant ce temps, tout le monde ignore encore où se trouve le dictateur libyen. Les rumeurs vont bon train comme cette annonce de l'agence égyptienne Mena qui, vendredi, a annoncé le passage en Algérie d'un convoi de six Mercedes blindées qui auraient pu transporter de hauts responsables libyens, voire Kadhafi lui-même. Alger a démenti ces allégations. Dimanche, la Tunisie a rouvert le poste-frontière de Ras Djir, principal point de passage entre la Tunisie et la Libye, d'une importance cruciale pour le ravitaillement des Libyens.
De son côté, Amnesty International dénonce les tortures et mauvais traitements pratiqués par les deux camps, ainsi que l'exécution sommaire de "nombreux prisonniers" en début de semaine par les troupes loyalistes près de la capitale. Parallèlement, des journalistes de l'AFP ont assisté à Tripoli à des tabassages extrêmement violents de partisans présumés du régime qui n'ont dû leur survie, peut-être temporaire, qu'à la présence des médias.
Les pays africains reconnaissent le CNT individuellement
Les appels internationaux à la réconciliation et au renoncement à toute vengeance se sont multipliés, aussi bien du côté de l'Union européenne, des Nations unies que de l'Union africaine (UA). Si vendredi, l'UA a refusé de reconnaître la légitimité du CNT, jugeant la situation militaire encore trop instable, samedi, le Togo, le Bénin et le Niger, voisin de la Libye, ont rejoint les autres pays africains qui avaient reconnu individuellement l'autorité des rebelles.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Mulay Abd'el Aziz