"Le Nigeria a voté contre la corruption"
2 avril 2015
"Le Nigeria a voté contre la corruption", c'est le constat de la Süddeutsche Zeitung. C'est là le principal message émis par ce pays le plus peuplé d'Afrique : pour la première fois dans l'histoire de cet état hétérogène et riche en crises, un opposant succède de manière démocratique à un président sortant. Et mieux encore, ce dernier, Goodluck Jonathan , reconnaît sa défaite et appelle ses partisans à renoncer à la violence ! C'est un moment spectaculaire dans l'histoire récente de l'Afrique, estime l‘éditorialiste.
Une majorité des Nigérians a voté pour Muhammadu Buhari, l'ex-dictateur ascétique de 72 ans, parce qu'il leur a promis de manière plus ou moins crédible "The Change", le changement. Cela suffit, à bas le système pourri de corruption et de népotisme ! Cette impulsion qui a déjà déclenché les révoltes populaires des dernières années au Sénégal ou au Burkina Faso a des conséquences différentes au Nigeria, avec une élection pacifique et démocratique. La volonté de lutter contre la corruption a uni Haoussas et Yorubas, Musulmans et Chrétiens. Mais remarque le journal, c'est une tout autre question de savoir si Muhammadu Buhari pourra satisfaire les attentes placées en lui …
Quoi qu'il en soit, le Nigeria a prouvé qu'il est possible de voter contre un président qui a échoué, de manière pacifique et par delà toutes les frontières ethniques et religieuses. Et la Süddeutsche conclut : c'est un signal d'espoir, pas seulement pour le Nigeria, mais pour tout le continent.
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il ne peut y avoir de progrès dans toute l'Afrique de l'Ouest sans un Nigeria stable. Maintenant le pays a fait un pas de plus en direction d'une véritable démocratie, c'est le deuxième depuis la fin de la dictature militaire. De nombreux autres seront nécessaires, conclut la FAZ.
Un autre sujet : les vaccins contre Ebola testés en Guinée…
Fièvre, douleurs dans les articulations, éruptions cutanées, fatigue. Rien de dramatique, ce sont là des symptômes que l'on connaît avec d'autres vaccins –comme par exemple contre la rougeole. Les effets secondaires sont faibles jusqu'à modérés, rapporte le quotidien Der Tagesspiegel après s'être rendu au Centre allemand de recherche sur les infections de l'hôpital universitaire de Hambourg-Eppendorf où l'on a mis au point un nouveau vaccin. Une seule injection suffit sur des volontaires sains pour provoquer une réaction du système immunitaire contre Ebola. Jusqu'ici le vaccin a été testé avec succès sur 210 volontaires sains en Allemagne, en Suisse, aux Etats -Unis, au Kenya , ainsi qu‘au Gabon.
Ce vaccin, dont les premières phases d'élaboration avaient commencé à la célèbre université de Marbourg, va donc être maintenant testé en Guinée où, au cours des six à huit prochaines semaines, 10 000 personnes devraient être vaccinées. Cependant cela pourrait s'avérer difficile, certains étant toujours méfiants vis-à-vis des vaccins. Le Tagesspiegel cite un chercheur de l'Université de Marbourg qui participe à la recherche clinique et qui regrette fortement ces réticences, vu l'importance du vaccin! Et l'éditorialiste conclut : "Si sur place en Guinée, l'information de la population n'a pas été commencée assez tôt et n'a pas été assez complète, alors il s'agit là d'une grave négligence dans la lutte contre Ebola."