Le NPD de nouveau menacé d'interdiction
3 décembre 2013Le Bundesrat, la représentation des Länder, souhaite obtenir que le NPD soit reconnu comme contraire à la constitution et donc interdit. Pour la Süddeutsche Zeitung, il ne fait aucun doute que "le NPD est anti-constitutionnel parce qu'il propage une image de l'individu basé sur l'appartenance nationale, ethnique et renie les droits de l'Homme pour les immigrés. Le NPD n'est pas l'un de ces partis populistes de droite qui ailleurs en Europe, obtiennent de gros succès électoraux. C'est pourquoi le quotidien est favorable à l'interdiction du parti.
Personne ne met en doute le caractère anti constitutionnel du NPD, écrit aussi la Frankfurter Rundschau. Depuis que l'on connaît les liens de membres du NPD avec l'organisation criminelle NSU responsable d'une dizaine de meurtres contre des étrangers, on peut affirmer de manière plausible que renoncer à cette nouvelle demande d'interdiction serait plus dangereux que de ne pas le faire. Mais il est clair que le NPD, s'il devait être interdit, tenterait sa chance devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg et obtiendrait peut-être gain de cause. Le NPD, au bord de la faillite, ne risque en effet pas d'atteindre ses objectifs anti-démocratiques. Et la cour européenne ne verrait sans doute pas l'utilité de son interdiction.
Pour la Saarbrücker Zeitung, avoir des scrupules à interdire un tel parti est déplacé, le NPD n'est pas un simple parti populiste de droite ou un rassemblement d'opposants à l'intégration européenne. Le NPD fait sciemment le lien avec le NSDAP [parti nazi], qui a gouverné l'Allemagne de manière criminelle de 1933 à 1945.
A propos de valeurs démocratiques, la Tageszeitung écrit suite aux manifestations pro-européennes en Ukraine: "Des centaines de milliers de personnes descendent dans la rue parce qu'elles veulent davantage d'Europe. Dans quelle capitale occidentale un tel phénomène serait-il possible actuellement? Les manifestants en Ukraine nous rappellent ce que l'Europe représente: une communauté d'Etats démocratiques et libres partageant les mêmes valeurs.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime pour sa part que le Kremlin s'est réjoui trop vite en prédisant un essoufflement du mouvement avec l'arrivée du froid. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fait de nouveau des gestes en direction de Bruxelles. Et l'agitation persistante en Ukraine montre que l'UE est, même en crise, plus attrayante pour de nombreux Européens de l'Est qu'une Russie qui montre ses muscles.