"Le plus important sommet de l'OTAN depuis la Chute du Mur"
4 septembre 2014A propos de la crise en Ukraine, le quotidien Der Tagespiegel estime que le sommet de l'OTAN qui débute aujourd'hui au Pays de Galles est "la plus importante rencontre de l'Alliance Atlantique depuis la chute du Mur de Berlin. Son succès dépend d'une seule chose : est-ce que l'alliance pourra reprendre la situation en mains ? Le mandat fondamental de l'OTAN étant la protection de son territoire, en particulier vis-à-vis des tendances expansionnistes de la Russie. Après la victoire contre le communisme soviétique, cet objectif avait été quelque peu négligé. Le président russe Vladimir Poutine l'a remis avec force à l'ordre du jour. Le principe de "dissuasion crédible" avait aussi finalement conduit au succès de l'OTAN, il y a un quart de siècle, rappelle Der Tagespiegel.
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur les récentes déclarations du président Poutine. C‘est ce qu'on appelle un bon "timing" ! A la veille de l'ouverture du sommet de l'OTAN, entièrement placé sous le signe de la crise en Ukraine, le président russe joue l'ange de paix. Devant l'opinion publique nationale et internationale, son plan en sept points et son annonce assurant que le gouvernement ukrainien et les séparatistes pro-russes pourraient trouver un accord d'ici à vendredi, contrastent joliment avec l'annonce de l'OTAN qui veut renforcer sa présence militaire dans les pays d'Europe de l'Est, membres de l'Alliance. - La Russie est plus dépendante d'une coopération prospère avec les pays occidentaux que Moscou et ses partisans ne veulent l'admettre. Emettre un signal de détente est raisonnable de la part de la Russie, et face à la situation dans l'est de l'Ukraine, c'est tout aussi urgent que nécessaire , conclut la FAZ.
Autre thème commenté dans les journaux : la terreur répandue par l'organisation „Etat Islamique“. Pour le gouvernement américain, ce groupe de jihadistes est apparemment l'incarnation du "Mal", relève la Süddeutsche Zeitung. Lorsque les Etats-Unis découvrent le "Mal" quelque part, un règlement de comptes est imminent. Il y a un mois, le président Obama déclarait bombarder les combattants de l'Etat Islamique pour assurer la sécurité de son personnel diplomatique en Irak. Mercredi , il a annoncé "détruire" l'Etat Islamique, avant de préciser qu'il voulait seulement limiter sa sphère d'influence. Les Etats-Unis, mais aussi les Européens et les voisins de l'Irak devraient rapidement s'accorder sur leurs objectifs vis-à-vis de l'EI, sur le comment et le pourquoi ! Oui , le monde doit faire face aux coupeurs de têtes de l'EI, mais pour cela il doit élaborer un plan détaillé, approprié, et non pas seulement vouloir éliminer le Mal avec un grand M, souligne la Süddeutsche Zeitung.
A propos des journalistes américains assassinés par l'EI, die tageszeitung rappelle que Steven Sotloff et James Foley ont pris des risques pour donner une voix à des populations désespérées. La mort cruelle des deux journalistes fait qu'à nouveau on parle de la barbarie de quelques uns et plus du désespoir de beaucoup.Le tollé justifié face au brutal assassinat des journalistes fait passer en arrière-plan les raisons de leur travail et de quoi ils parlaient. Pourquoi n'avons-nous pas ouvert plus tôt nos yeux et nos oreilles et écouté Foley et Sotloff ? Nous aurions alors compris comment l'Etat Islamique a surgi des ruines de la guerre en Syrie. Ou, mieux encore, nous aurions peut-être entrepris - plus tôt - quelque chose, conclut la taz.