Le Premier ministre malien nomme son gouvernement
25 avril 2012Pas de surprises majeures pour cette équipe gouvernementale, dont la Défense, l'Intérieur et la Protection civile reviennent à l'ex-junte. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra devra donc continuer de composer avec trois officier plébiscités par le capitaine Sanogo. Les trois militaires sont respectivement le colonel-major Yamoussa Camara, le colonel Moussa Sinko Coulibaly et le général Tiéfing Konaté. Le ministère de l'Economie, des Finances et du Budget revient à Tiéna Coulibaly, celui de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques à Mamadou Namory Traoré, également chargé des relations avec les institutions.
Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale âgé de 60 ans, a été désigné Premier ministre de transition le 17 avril, cinq jours après l'investiture de Dioncounda Traoré, ex-président de l'Assemblée nationale, comme chef de l'Etat intérimaire. Aux dires de Maître Tapo, membre du FDR (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République ), le Premier ministre aurait constitué ce gouvernement sans consultations préalables avec le front anti-push. Hamed Koita, le secrétaire politique du front anti-putsch et ses camarades, demandaient pour leur part hier lors d'un meeting le retrait des militaires de la gestion du pays (écouter ci-dessous). Le MP22, favorable aux putschistes, entend se prononcer ultérieurement sur l’annonce du gouvernement. Mais il ne rejette pas d'emblée la présence de la junte, comme l'explique Nouhoum Kéita, le sécrétaire administratif du SADI (écouter ci-dessous).
Priorité : résoudre la crise dans le Nord
Le choix du Premier ministre malien , qui dispose des "pleins pouvoirs", a en effet été de former un "gouvernement d'union nationale" composé, outre des militaires, de techniciens n'appartenant pas au sérail politique malien. À l'image de Sadio Lamine Sow, nouveau ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et bien d'autres encore.
La priorité de ce gouvernement sera de tenter de résoudre la crise dans le nord occupé par les rebelles touareg et plusieurs autres mouvements armés. Le 20 avril dernier, Cheick Modibo Diarra s'était déclaré prêt à négocier avec ces groupes armés, mais avait exclu toute discussion "avec le couteau sous la gorge".
Mise en garde de l'Union africaine
La formation du gouvernement malien est intervenue après une série d'arrestations la semaine dernière de proches de l'ancien régime d'amadou Toumani Touré. La plupart ont été libérés, mais deux partisans du président Dioncounda Traoré étaient toujours détenus mardi soir, selon des sources concordantes. L'Union africaine a "fermement condamné toutes les tentatives d'intimidation et de harcèlement" et demandé à la junte "de s'abstenir de toute interférence dans la vie politique du pays".
Auteur : Isaac Dosso (avec AFP)
Edition : Fréjus Quenum