Un retrait stratégique de l'armée russe?
16 mars 2016Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la FAZ, "Les raisons qui ont poussé le président russe à réduire son excursion militaire en Syrie se résument en une phrase : Vladimir Poutine a obtenu ce qu'il voulait– et c'était bien moins que ce que l'on pensait en Occident. Pour lui, il s'agissait de mettre un pied dans la porte de la Syrie. Il ne voulait pas vraiment en franchir le seuil, car de l'autre côté s'étend un grand champ de bataille sanglant dans lequel d'autres puissances étrangères sont empêtrées. En Syrie, Vladimir Poutine a mené une politique sans grande dépense d'énergie et par laquelle, -il faut le reconnaître-, il a obtenu des résultats positifs pour lui: d'abord il a voix au chapitre lors des négociations de paix pour la Syrie, puis dispose maintenant d'une seconde base militaire dans la région et enfin, de belles photos pour sa propagande dans son pays", conclut la FAZ...
L‘autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau relève: "Le retrait russe est une bonne nouvelle pour tous ceux qui espèrent une issue pacifique au conflit syrien. Grâce aux bombes de Poutine, le dictateur Bachar al Assad a accès à la table des négociations. La nouvelle du retrait des forces russes le rendra plus disposé au compromis, espère l'éditorialiste qui conclut : Moscou signale ainsi à Assad: Nous t'avons sauvé, mais ne crois pas que nous le ferons toujours! " conclut le journal…
"Poutine prétend que les objectifs stratégiques de son intervention ont été pour la plupart atteints. Mais cela fait partie de ses manigances politiques, estime pour sa part le Tagesspiegel. Officiellement, l'intervention russe avait pour objectif de lutter contre l'organisation "Etat Islamique", un objectif soit disant commun avec l'Occident. Mais on ne pas dire que l'Etat Islamique soit vaincu. Il contrôle toujours de grandes zones en Syrie. Non, conclut le journal de Berlin, le vrai motif de Poutine était d'empêcher que la Russie perde ses bases stratégiques en Syrie et par là, sa présence en Méditerranée"...
Autre thème : la crise migratoire…
La Macédoine a renvoyé vers la Grèce 1.500 migrants qui avaient franchi clandestinement la frontière cette semaine après avoir reçu des tracts leur indiquant le chemin à suivre pour poursuivre leur migration vers l'Europe de l'ouest et du nord.
La Süddeutsche Zeitung revient sur les soupçons des autorités macédoniennes. Selon ces dernières, des passeurs bénévoles auraient donné l'idée aux migrants bloqués à Idomeni, en Grèce, de passer en Macédoine en traversant une rivière dans laquelle trois migrants étaient déjà morts noyés. Quiconque a propagé cette idée a agi de manière négligente, admet le quotidien de Munich, mais conclut-il: "abandonner à eux-mêmes 15.000 réfugiés démunis dans la nature, c'est aussi une négligence ! "