Le Rwanda, bon élève en matière de santé en Afrique
17 octobre 2019Depuis la fin du génocide de 1993 et l’arrivée au pouvoir de Paul Kagamé, les autorités rwandaises ont consenti beaucoup d’efforts dans le développement des services de santé.
Selon la Banque mondiale, les subventions accordées aux cliniques privées ont augmenté la qualité et la fréquentation de ces structures.
Par ailleurs, le Rwanda reste un exemple sur le continent avec près de 98% de la population couverte par l’assurance-maladie obligatoire depuis 2006, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Des sources contactées au ministère de la Santé nous ont indiqué que les fonctionnaires rwandais cotisent à hauteur de 2% de leur salaire brut. La Rwandaise d’assurance maladie (Rama) couvre quant à elle les salariés du secteur privé à hauteur de 15% de leur salaire brut.
Les cotisations sont payées pour moitié par les salariés tandis que l’autre moitié est couverte par les employeurs.
Ce système est complété par des mutuelles communautaires au profit des populations rurales, les travailleurs du secteur informel, les étudiants et personnes à faible revenus. Ceux-ci payent annuellement entre 1,7 et 5 dollars par an.
"Sur le modèle du système de mutualité en Belgique, les fonctionnaires ont été invités à souscrire à une mutuelle avec de l'argent payé par l'employeur et par eux-mêmes pour avoir accès aux soins de santé. Et progressivement, ce système d'assurance-maladie a été étendu à toute la population. Aujourd'hui, pratiquement tous les Rwandais ont cette sécurité. En cas de maladie ou d'accident, ils pourront être soignés dans des conditions acceptables", se félicite Colette Braeckman, journaliste au quotidien Le Soir à Bruxelles et spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs.
La technologie mise à profit pour faciliter l’accès aux soins
Depuis octobre 2016, des drones transportent des lots de poches de sang jusqu'aux hôpitaux du pays qui les ont commandés. Une stratégie qui permet de faire face aux urgences.
"C'est un des rares présidents qui aime l'innovation. Vous avez un problème de sang dans un village reculé, vous recevez le sang par drone. Ce n’est pas un ou deux cas isolés. Ce sont vraiment plusieurs cas. L'objectif est que tout le monde puisse y avoir accès“, explique le Dr Yves Ekoué Amaïzo qui dirige le Think Tank Afrocentricity (C’est un groupe d’influence qui tente de modifier les décisions qui impactent négativement les Africains et les Afro-descendants, ndlr).
Selon certaines estimations, l’espérance de vie serait passée de 45 ans il y a quelques années à 66 ans en 2017. Le pourcentage d'accouchements au sein de certaines infrastructures médicalisées se serait aussi amélioré, alors que la mortalité maternelle et infantile a diminué de près de 50%.
En revanche, le gouvernement rwandais est appelé à fournir d’efforts supplémentaires pour lutter contre certaines maladies, dont la pandémie du VIH-Sida et le paludisme.