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Sécurité alimentaire

Le Sahel ou l'alignement des catastrophes

20 octobre 2020

Une conférence des donateurs a rappelé la complexité du défi humanitaire au Sahel, où treize millions de personnes ont besoin d'une aide.

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Les déplacés internes dans le Sahel sont de plus en plus nombreux. Ils fuient souvent la violence.
Les déplacés internes dans le Sahel sont de plus en plus nombreux. Ils fuient souvent la violence.Image : Giles Clarke/UNOCHA

Treize millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire au Sahel, la faim a explosé et a triplé l'an dernier. Elle touche quelque 7,4 millions de personnes.  

Le nombre de déplacés internes - 1,5 millions - est également en hausse.

Enfin, les mesures de confinement et d'autres restrictions liées à la pandémie de Covid-19 ont poussé six millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté.

Tous les indicateurs sont au rouge, si l'on y ajoute la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader, des instabilités politiques comme au Mali et les effets du changement climatique.

Ce dernier frappe le Sahel "plus que n'importe quelle région dans le monde", a déclaré Marc Lowcock lors de la Conférence internationale des donateurs organisée ce mardi 20 octobre, à l'initiative de l'Onu, du Danemark, de l'Allemagne et de l'Union européenne. 

"Point de basculement"


"Nous sommes arrivés à un point de basculement avec le risque de voir la crise humanitaire déborder sur les régions voisines " du Sahel, a averti le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'Onu. 

Il a estimé que trop peu est fait pour répondre aux origines de cette crise, notamment "la croissance démographique laquelle - par manque de croissance économique - augmente la pression sociale, les conflits et la violence".

Le changement climatique provoque des sècheresses dramatiques au Sahel
Le changement climatique provoque des sècheresses dramatiques au SahelImage : WDR

Cet alignement des catastrophes a été rappelé par tous les intervenants à cette conférence, dont les chefs de la diplomatie du Burkina Faso et du Mali.

Pour le burkinabè Alpha Barry, la crise du coronavirus a ainsi "rappelé toute la fragilité" de la région. Celui-ci a évoqué un taux de croissance divisé par trois en 2020, avec une baisse des recettes publiques et un ralentissement général des activités tous secteurs confondus. 
Il a évalué à 2,5 milliards de dollars les besoins du pays "pour la riposte humanitaire, sanitaire, sécuritaire et la relance économique".

Concertations régionales 


Son homologue malien, Zeini Moulaye, a quant à lui insisté sur la paix et la sécurité qui sont "complémentaires" de l'action humanitaire. 
Au nom de son gouvernement de transition, dont il a vanté la volonté de parvenir à un retour vers la stabilité, l'actuel chef de la diplomatie malienne a estimé qu'il est "nécessaire de faire revenir les services de l'Etat dans les zones vulnérables" au centre et au nord du Mali.
"Il y a deux semaines, le Programme alimentaire mondial a reçu le prix Nobel de la paix", a lancé Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères.  "Et pourtant, dans le Sahel, 60 % des besoins humanitaires n'ont pas de financement". 
L'Allemagne a promis une enveloppe supplémentaire de 100 millions d'euros. Heiko Maas a plaidé pour un engament "complet, responsable et coordonné"
Il a ainsi dit espérer que se tiennent des réunions régionales dans la foulée de la conférence de donateurs, notamment au niveau du G5 Sahel.

Les déplacés internes dans le Sahel sont de plus en plus nombreux. Ils fuient souvent la violence.
Les déplacés internes dans le Sahel sont de plus en plus nombreux. Ils fuient souvent la violence.Image : Giles Clarke/UNOCHA
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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais