Le sort du clan Gbagbo
27 juin 2011Ces 15 proches du président déchu Laurent Gbagbo devront répondre selon le parquet ivoirien d’au moins 18 chefs d’accusations parmi lesquels: détournements de biens publics, crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’État, participation à des bandes armées, crimes économiques et vol en réunion. Curieusement, les noms de Yao Paul N’dré, l’ancien président du Conseil Constitutionnel et de Brou Amessan Pierre, l’ex-DG de la RTI, ne figurent nulle part sur cette liste.
D’autre part, des mandats d’arrêts internationaux seront prochainement lancés contre des personnalités en cavale dont Charles Blé Goudé et Koné Katinan, l’éphémère argentier du gouvernement Aké Ngbo, accusé d’être le cerveau du démantèlement du système bancaire ivoirien. Les 15 personnalités, pour la plupart actuellement détenus à l’Hôtel la Pergola, seront dans quelques semaines transférées à la prison civile d’Abidjan.
Crimes contre l’humanité
Ces inculpations interviennent alors que la justice internationale accélère aussi le pas avec l`arrivée aujourd’hui à Abidjan d`une mission d`évaluation de la Cour pénale internationale, avant une éventuelle enquête. Parmi les personnalités inculpées figurent l`ancien Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo, l`ex-ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé et Philippe-Henri Dacoury-Tabley, qui fut gouverneur de la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO). Concernant les crimes de sang, l’enquête est loin d’être achevée selon le procureur de la république.
On se souvient par ailleurs que le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé jeudi dernier, aux juges de l`autoriser à mener une enquête sur des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, dont sont accusés les combattants des deux camps. C’est une longue et dure bataille juridique qui s’annonce dans les prochaines semaines en côte d’ivoire, alors que le pays peine toujours à trouver ses marques après la crise postélectorale qui l’a secoué.
Auteur : Julien Adayé
Edition : Jean-Michel Bos