Le Sénégal face aux défis de la gestion de son pétrole
14 juillet 2017Les réserves de pétrole et de gaz sont estimées à plus d’un milliard cinq cent millions de barils. Les explorations se poursuivent encore mais les malentendus subsistent déjà. En effet, la question de l'implication de la famille présidentielle mais aussi la pression des multinationale ou la question de contrats qui pourraient s'avérer être défavorables au Sénégal : tout cela fait que pétrole et gaz alimentent le débat entre le gouvernement, l'opposition et la société civile
En septembre 2016, le Premier Ministre a communiqué des informations sur les contrats mais les Sénégalais n'ont pas été satisfaits. En décembre 2016, le président Macky Sall a mis en place le comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz).
L'objectif étant de faciliter la bonne gouvernance des ressources énergétiques- "Il doit nous permettre d’assurer une impulsion dynamique du secteur de l’énergie particulièrement du sous-secteur des hydrocarbures. Et aussi nous assurer un contrôle stratégique du processus de valorisation des réserves pétrolières et gazières", a expliqué Macky Sall.
Une structure qui ne rassure pas l’opposition
Mamadou Lamine Diallo, économiste et député, est sceptique : "Je pense que tout cela a été mis en place de manière précipité, de manière tout à fait illégale et inacceptable. Le frère du président lui-même, Aliou Sall, étant impliqué dans le dossier. En réalité, c’est pour que le Président continue lui-même à gérer directement le pétrole et le gaz, par l’intermédiaire donc de ce secrétariat-là, qui est le Cos-Pétrogaz".
Alors, comment faire pour que le pétrole ne soit pas une source de conflits au Sénégal ? Thierno Thioune, docteur en économie propose une planification dans la répartition des revenus qui seront tirés du pétrole.
"Ce serait important de placer ça dans un fond, de ne pas mettre ça dans les caisse de l’Etat. Mais de prendre toutes les ressources qui seront tirées du pétrole et de placer ça dans un fond. Et a fur et à mesure de puiser dans le fond, mettre dans le budget, de puiser dans le fond, garder pour les générations futures mais aussi de puiser dans le fond pour se constituer ce qu’on appelle les réserves pour pouvoir atténuer les risques".
Le Sénégal est encore en phase d’exploration, l’exploitation est prévue d’ici 2020 mais le pétrole et le gaz enflamment déjà l’espace public.