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Le tourisme ivoirien durement frappé par le Covid-19

5 mai 2020

De Grand-Bassam à Assinie, deux stations balnéaires situées respectivement à 40 et 102 kilomètres d’Abidjan, tous les sites touristiques, les hôtels et les restaurants sont fermés, en raison du coronavirus.

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Vue d'une plage de Grand Bassam, en Côte d'Ivoire
Vue d'une plage de Grand Bassam, en Côte d'Ivoire Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

La voie de Grand-Bassam qui d’ordinaire était embouteillée les weekends est vide depuis la crise du coronavirus. Les restaurants qui longent le parcours sont fermés et le personnel mis au chômage technique. Cette situation devient difficile à supporter pour certains gérants de complexes hôteliers sur le littoral.

"Depuis la pandémie, tout le littoral de l’entrée de Bassam jusqu’à Bassam, tout est fermé’", se désole Franck Ismaël. 

"Cette crise sanitaire, vraiment nous la vivons très difficilement. Présentement les hôtels et les restaurants sont fermés, donc les clients ne viennent plus et vraiment c’est difficile. Très difficile pour nous. Mais Bassam est un coin touristique. Si on n’a plus de touristes, on fait comment ? Et les familles font comment pour survivre ?", s'interroge Joseph Niamké. 

 

Situation délicate pour les travailleurs de l'informel 

Tous ceux qui vivent de petits métiers dans cette station balnéaire de Grand-Bassam, sont invisibles en cette période de coronavirus. Et le plus difficile demeure la gestion du quotidien, soutient Louis Afrimah, un retraité de 72 ans qui est souvent obligé de soutenir des familles avec sa pension de retraite.

"C’est ceux qui sont dans l’informel qui sont touchés. Parce que ce qu’ils vendent dans la journée, le bénéfice qu’ils prennent pour aller préparer à manger. Mais si vous les confinez, ils ne sortent plus pour aller vendre. Voici des gens qui sont affamés", affirme Louis Afrimah. 

Grand-Bassam ville historique et touristique classée patrimoine mondiale de l’UNESCO, qui vit essentiellement de tourisme, ressemble aujourd’hui à une ville abandonnée. Le musée de costumes traditionnels et l’artisanat qui sont des points d’attraction de cette station balnéaire sont également fermés.

"Depuis que c’est fermé, il n’y a ni visiteurs, ni touristes qui passent par ici, jusqu’aujourd’hui’’, raconte un habitant. 

"Depuis que la maladie a commencé, ça ne va plus dans le secteur de l’artisanat. Il n’y a rien et tous les gens ont fui pour me laisser ici seul. Ça ne va pas. Il n’y a pas de clients’’, ajoute un autre. 

 

La station balnéaire d'Assinie aussi victime 

La situation n’est pas reluisante non plus à Assinie Mafia, située à 62 km de Grand-Bassam. Ici les complexes hôteliers et restaurants sont aussi fermés. Seules quelques résidences secondaires appartenant à l’élite ivoirienne sont ouvertes le weekend. Souleymane Sombé guide touristique à Assinie s’inquiète pour le secteur touristique si la crise perdure.

"Vraiment c’est difficile, très difficile parce que pour un secteur d’activité touristique et une ville touristique, quand il n’y a pas de touristes c’est difficile. Quand tu n’as pas de clients, c’est qu’il n’y a plus rien. On ne sait pas comment vivre. Et on est dans un trou. On ne sait pas quand est-ce que ce problème va finir. C’est hyper grave", s'inquiète ce guide. 

Aujourd’hui tous les acteurs de ce secteur ont le regard tourné vers le gouvernement qui a dégagé un fonds de soutien pour venir en aide aux entreprises.

 

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien