Le voilà de nouveau réélu !
1 mars 2019Il y a quelques mois, le président nigérian, Muhammadu Buhari, avait été obligé de déclarer qu'il était encore en vie, rappelle la Süddeutsche Zeitung.
L’homme de 76 ans avait été porté disparu de la scène politique pendant des mois pour des raisons de santé. Il s’était rendu à Londres pour se faire traiter.
Ce qui avait créé beaucoup de doute sur sa capacité à diriger le pays. Mais le voilà de nouveau réélu !, s’exclame le quotidien Munich.
L’espoir perdu
En 2015, Muhammadu Buhari avait déclenché l'euphorie lorsqu'il avait pris le pouvoir en promettant de révolutionner le pays le plus peuplé d'Afrique, de lutter contre la corruption et de répartir équitablement les richesses pétrolières du pays.
Aujourd’hui de ces promesses il en reste peu, constate la Süddeutsche Zeitung. Néanmoins, les électeurs ont réélu Buhari comme président.
Cependant, seulement un tiers a accompli son devoir civique et un peu plus de la moitié a choisi Buhari. Il n'était donc soutenu que par environ un sixième des électeurs.
Pour le quotidien bavarois, sa réélection a été un vote de censure contre l'élite dirigeante, composée des mêmes personnes depuis des décennies.
Election mais pas de changement
Dans ces conditions, estime l’éditorialiste, les jeunes n'attendent plus grand-chose de leurs politiciens, la plupart choisissent de partir à l'étranger.
Au Nigeria, on ne peut qu’espérer qu’un jour, les vieux qui monopolisent la politique finiront par faire place à une nouvelle génération.
Le Nigeria reste le même et Buhari aussi reste président, a écrit die tageszeitung.
Mais le quotidien berlinois constate que le président ne doit sa réélection qu’à une faible participation, en particulier dans les grandes villes telles que Lagos.
Pour la Taz, si les jeunes ne se sont pas sentis intéressés, c’est parce que la politique dominée par la vieille génération est ennuyeuse.
Enorme problème
Enorme problème, c’est ce qu’a titré la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et pour ce quotidien, en ce qui concerne l'état de la démocratie au Nigeria, l'ancien et le nouveau président, Muhammadu Buhari, ne se fait aucune illusion.
Les seuls partis qui peuvent se plaindre de manipulations électorales sont ceux qui n'ont pas d'argent pour les manipuler, avait-il affirmé dans les années 1980. Une déclaration rappelée par le journal de Francfort.
Ces temps sont révolus mais les méthodes n’ont pas changé. En 2015, Buhari a été élu démocratiquement à la tête du pays après sa victoire contre le président d'alors, Goodluck Jonathan.
Pour la première fois dans l'histoire sanglante du Nigeria, le pouvoir avait été transféré de manière pacifique d'un parti à un autre.
Que sa réélection s'accompagne d'allégations de manipulation n'est pas étonnant. Les élections sont rarement propres en Afrique, estime la FAZ.