L'Elysée ouvre grand sa porte à Idriss Deby
12 juillet 2017Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi à Paris son homologue tchadien, Idriss Deby Itno. Une rencontre qui a suscité l’indignation de l’opposition politique au Tchad.
Les jeunes membres du parti d'opposition UNDR ont adressé à la France et l’Union Européenne une lettre rappelant la situation des violations des droits humains dans le pays. Les jeunes militants dénoncent l'accueil que la France a réservé au président Idriss Deby, celui qu'ils considèrent comme étant le "nœud de tous les vices", indique Miarim Dillah Evariste, président de la ligue des jeune de l'UNDR.
"Au Tchad aujourd’hui on n’a pas le droit de se réunir. On n'a pas le droit de manifester, on n’ a pas le droit de contester tout ce qui se passe dans le pays ; on ne peut même pas dénombrer tous ceux qui sont en prison. Nous sommes dans une jungle, dans une dictature totale, déguisée en quelque chose semblant a une démocratie "
Une situation hors du commun
Le président Emmanuel Macron avait reçu a déjà reçu d'autres chefs d'Etats africains, comme l’Ivoirien Alassane Ouatarra ou le Sénégalais Macky Sall.
Mais l'association Survie fait une nuance, car il ne s'agit pas du même type de régime, de l'avis de Thomas Borrel, membre de cette association qui estime que les régimes répressifs comme celui du Tchad devraient être relégués au ban des nations : « Les autorités françaises devraient condamner les exactions de ce régime, devraient l’isoler, le fragiliser, devraient geler les avoirs des responsables tchadiens en France, suspendre la coopération militaire et policière avec le Tchad pour ne pas cautionner les crimes politiques qui sont commis »
Lors de la rencontre de mardi, Emmanuel Macron et Idriss Deby Itno ont parlé de la coopération franco-tchadienne et surtout du terrorisme dans le Sahel, un point qui était aussi au centre de leur premier tête-à-tête, à Bamako, lors du sommet de G5 Sahel, il y a une dizaine de jours.