Les alliés d’Israël appellent à protéger les civils à Rafah
8 mai 2024Il ne reste que trois jours de carburant aux hôpitaux du sud de la bande de Gaza selon l’alerte lancée ce mercredi (08.05) par l'Organisation mondiale de la santé, alors que l’acheminement de l’aide humanitaire, dont le fuel pour faire tourner les générateurs d’électricité, est perturbé par la percée de l’armée israélienne dans le sud de l’enclave palestinienne, vers le poste frontière de Rafah.
Le gouvernement israélien estime que les dernières poches de résistance du Hamas se trouvent à Rafah. Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre majeure, contre laquelle les principaux alliés d’Israël continuent à s’opposer, à l’image de l’Allemagne.
"Un million de personnes ne peuvent pas s’évaporer dans la nature. Elles ont besoin de protection", rappelait mardi la ministre allemande des Affaires étrangères, alors que Berlin, à l’image des positions de l’Union européenne, de l’Onu et des Etats-Unis s’oppose depuis le début à une offensive terrestre majeure à Gaza.
Annalena Baerbock estime que même si Israël a le droit de se défendre contre l’organisation terroriste du Hamas, "la protection de la population civile est la priorité absolue".
Or dans le sud de l’enclave, où s’entassent un million et demi de personnes, en majorité des déplacés, “il est difficile, voire impossible, d'imaginer comment cela peut se faire dans une situation comme celle de Rafah".
Condamnations de l’Union africaine
L’armée israélienne parle pour le moment d’actions ciblées. Elle dit avoir "éliminé des terroristes et découvert des infrastructures terroristes, ainsi que des tunnels dans plusieurs endroits de Rafah". Israël estime que ces tunnels sont utilisés par le Hamas pour se cacher et se déplacer. Ils pourraient aussi abriter des otages.
Par ailleurs, face aux craintes exprimées par les chancelleries occidentales, Israël a assuré aux Etats-Unis que son opération militaire à Rafah était "limitée" dans son ampleur et sa durée, et censée couper l'approvisionnement en armes du Hamas. C’est ce qu’explique la Maison Blanche.
L’Union africaine a également fait part de ses inquiétudes.
Moussa Faki, le président de la Commission de l’UA, "condamne avec fermeté́ l’extension de cette guerre au passage de Rafah, unique couloir pour l’aide humanitaire".
Négociations au Caire
Ce mercredi matin, sous la pression internationale, Israël a annoncé la réouverture du passage de Kerem Shalom, qui se trouve près de Rafah, et qui était fermé depuis lundi après des tirs de roquette du Hamas. Il permet de faire entrer de l’aide depuis l’Egypte.
Pendant ce temps les négociations se poursuivent au Caire. Des représentants d'Israël et du Hamas, ainsi que les médiateurs qatari, américain et égyptien sont présents.
Le premier ministre israélien a assuré que sa délégation allait continuer à se montrer ferme sur les conditions, notamment la libération des otages. En face, l’organisation terroriste du Hamas menace que ce round de négociations pourrait "être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (...) vivants".