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Les barrières douanières vont tomber en Afrique

22 mars 2018

Le plus dur commence désormais et la prochaine étape sera la ratification par les pays de l'accord de libre-échange continentale et le protocole de libre circulation. Quels avantages ou conséquences pour les pays ?

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44 afrikanische Staaten unterschreiben Freihandelsabkommen in Kigali
Image : Reuters/J. Bizimana

"Certainement que le Nigeria rejoindra le reste des pays africains qui ont signé cet accord" (Ablasse Ouedraogo)

Une quarantaine de dirigeants africains ont signé mercredi à Kigali lors du sommet extraordinaire de l'Union africaine, l'accord qui prévoit l'instauration d'une zone de libre-échange continentale (ZLEC) et le protocole de libre circulation des personnes sur le continent.

Afrique, un réservoir commercial

Avec un milliard deux cinquante millions de consommateurs, l’Afrique constitue un véritable réservoir commercial. Mais le continent africain représente seulement 17% du commerce mondial. Ce qui est trop faible pour son potentiel.

C’est pour cela que l’économiste ivoirien Sylvain Kocoin pense que c’est un grand pas vers plus d’intégration en Afrique. Ce traité doit constituer une base économique importante pour les pays comme la Côte d’Ivoire. C’est pour cela qu’il se réjouit que son pays ait signé ce traité de Kigali.

"La Côte d’Ivoire a toujours été ce pays d’accueil. La Côte d’Ivoire a toujours été ce pays qui a toujours souhaité que les autres par solidarité viennent s’installer là. Viennent investir pour créer de la richesse. Donc je ne crois pas que pour des questions de traités, de libre circulation, une fois de plus la côte d’ivoire puisse dire non, même à l’Afrique du Sud, moins encore à bien d’autres pays africains. Puisque nous sommes une terre d’accueil dans le principe", a déclaré Sylvain Kocoin

Le Nigeria résiste

Tous les pays africains ne sont pas logés à la même enseigne. Certains sont dans des zones désertiques et d’autres possèdent des richesses incommensurables peu exploitées. Le plus étonnant de ce sommet est sans doute l’absence du Nigeria, la première puissance économique du continent.

Mais pour l’ancien directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce, Ablasse Ouedraogo, il n’y a pas à désespérer puisque l’Afrique pour aller plus loin est obligée d’avancer en rang serré. Pour lui, si le Nigéria hésite, il doit avoir sûrement de bonnes raisons.

"En matière de négociation, il faut savoir être prudent, il faut savoir être patient. Je suis certain qu’il reste des choses que le Nigeria souhaiterait voir clarifié par rapport à son économie au plan intérieur, et dès que ces aspects auront été réglés, certainement que le Nigeria rejoindra le reste des pays africains qui ont signé cet accord" a estimé Ablasse Ouedraogo.

Pour l’ancien directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce: "étant la première économie du continent, le Nigeria n’a pas les mêmes contraintes que les pays qui ont des petites économies. Donc il faut savoir faire la part des choses. C’est une négociation. Chacun négocie en regardant ce qu’il peut gagner et ce qu’il peut perdre. En négociation, on n’est jamais pressé."

Avec cette libéralisation des échanges en Afrique, ce sont près de 84.000 kilomètres de frontières qui en principe vont tomber. Il reste maintenant à voir si les populations apprendront à produire et à consommer ce qu’elles produisent et pourront circuler sans contraintes.

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien