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Les besoins humanitaires en augmentation en RDC

20 février 2024

Le regain de conflits en RDC et la crue historique du fleuve Congo aggravent les besoins humanitaires qui nécessitent une aide de 2,6 milliards de dollars.

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Des personnes réfugiées photographiées dans un centre dans la province de l'Ituri (Archives : Ituri, novembre 2020)
Une personne sur quatre en RDC serait en insécurité alimentaireImage : Tom Peyre-Costa/NRC

Après plusieurs mois de calme relatif, des combats intenses ont repris en janvier autour de Goma, la capitale du Nord-Kivu, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion du M23 que le Rwandaest accusé de soutenir.

De nombreuses personnes dont des femmes et des enfants fuient la cité de Sake où règne une vive tension, à moins d'une trentaine de kilomètres de Goma. Cette situation vient s'ajouter à une rare crue du fleuve Congoprovoquant des inondations et à d'autres foyers de conflits dans plusieurs régions du pays, causant une pression sur les activités humanitaires.

C'est dans ce contexte qu'a été lancé ce mardi (20.02.2024) le plan de réponse humanitaire pour 2024 en RDC. Le bureau de l'Onu pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) demande une aide financière de 2,6 milliards de dollars pour financer ce plan.

Cela représente une augmentation de plus de 30 millions de dollars par rapport à l'année 2023.

Bruno Lemarquis est le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'Onu, coordonnateur résident, et coodonnateur humanitaire pour la RDC. Il explique ci-dessous, que l'insécurité grandissante justifie l'augmentation de l'aide nécessaire cette année.

Ecoutez ou lisez ci-dessous un extrait de l'interview de Bruno Lemarquis.

Bruno Lemarquis : "Il y a eu une aggravation de la situation humanitaire en RDC"

Bruno Lemarquis : D'une part, l'aggravation de certains conflits au niveau du Nord-Kivu avec la crise M23. Au niveau du nord du Nord-Kivu et de l'Ituri avec l'activisme du groupe ADF et également du groupe Codéco mais également d'autres sources d'inquiétude.

Des tensions ou des conflits dans d'autres zones du pays, et proche de Kinshasa dans la province du Mai Ndombeet puis par exemple dans la province de la Tshopo. Et actuellement nous vivons une situation d'inondation avec le fleuve Congo qui est à son plus haut niveau depuis 1961. Donc il y a eu une aggravation de la situation humanitaire en RDC.

Le nombre de personnes dans le besoin, c'est-à-dire toutes les personnes ayant des hauts niveaux de vulnérabilité, a légèrement diminué et il est cette année de 25,4 millions.

DW : A quoi est liée cette diminution du nombre des personnes à haute vulnérabilité ?

Bruno Lemarquis : Ce chiffre a diminué par rapport à l'an dernier d'à peu près un million de personnes parce qu'on a fait un travail encore plus rigoureux de priorisation pour être sûr, compte tenu de la pression sur les ressources financières, qu'on a ciblé les personnes plus vulnérables.

DW : On sait que parmi les plus gros contributeurs à l'aide humanitaire, il y a les Etats-Unis qui sont en première place. Cette année étant une année électorale, est-ce que cela pourrait avoir une quelconque influence sur l'aide financière que vous attendez ?

Bruno Lemarquis : Nous remercions les bailleurs de fonds qui contribuent au financement du plan de réponse humanitaire : les Etats-Unis d'Amérique, l'Union européenne et les partenaires bilatéraux notamment de nombreux partenaires européens y compris l'Allemagne.

Le plus gros bailleur de fonds pour la RDC, ce sont les Etats-Unis d'Amérique qui ont reconfirmé que la RDC restait leur priorité numéro un au monde en terme de montants pour l'année 2024.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum