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Les Casamançais s’impliquent dans le renforcement de la paix

24 janvier 2019

L’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, a réussi à convaincre les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) d’accepter de déposer des armes. Et les ex-rebelles sont redevenus fréquentables

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Guinea Bissau Flüchtlinge Mutter Kind
Image : Seyllou/AFP/GettyImages

"Nous sommes prêts à aller négocier avec eux" (Abdoulaye Badji)

La formule a été  inventée il y a deux ans par l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna. A la tête du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), celui-ci parie sur une méthode qui consiste à bâtir la paix en Casamance, au sud du Sénégal.

Il s’appuie sur les notables et chefs coutumiers. Le but est de convaincre les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) d’accepter de déposer des armes.

Le récent forum, tenu dans une zone près de la frontière gambienne, montre que l’idée de Robert Sagna, ancien ministre d’Etat du Sénégal et ancien maire de Ziguinchor, de construire la paix en Casamance par des forums organisés dans les villages, commence à séduire les populations.

Implication des notables

Les notables de cette zone unanimement, par la voix d’Abdoulaye Badji, ont tous promis de s’investir pour convaincre leurs enfants qui sont dans le maquis de déposer les armes.

"Nous sommes prêts à aller négocier avec eux. Qu’on s’asseye, qu’on discute pour qu’ils déposent les armes. S’ils veulent une négociation sur la table, qu’on puisse faire cette négociation."

Menschen in Guinea-Bissau
Image : dpa

Lamine Diatta, un autre notable, assure que ce travail de dialogue avec les enfants qui sont passés dans la rébellion a même déjà commencé.

"On a déjà anticipé avec certains avec qui nous sommes en contact. On a l’opportunité de les côtoyer, de leur parler, de les sensibiliser et le travail commence à porter ses fruits. Vous avez même entendu le témoignage d’un jeune combattant qui a témoigné publiquement. Donc nous y sommes et certains commencent à comprendre et à venir. Dans le passé, on n’osait même pas habiter avec eux mais aujourd’hui on a l’audace de rester avec ces gens parce que ce sont nos frères, ce sont nos fils et je pense que ça va aller."

Les populations veulent la paix

Lamine Sambou, un combattant du Mfdc, originaire de la localité de Macouda et venu prendre part à ce forum suite à la demande de ses parents, a donné publiquement des assurances quant au retour d’une paix définitive dans la région.

"Je vous dis, dieu merci, on a tourné la page de la guerre. Si la page de la guerre n’était pas tournée, aujourd’hui où nous sommes à Macouda (village situé à moins d’un kilomètre de la frontière gambienne, ndlr), le drapeau du Sénégal ne serait pas ici. Regardez, à cent mètres vous avez le drapeau du Sénégal qui flotte non ? Il fut un temps où si vous parliez le wolof (la langue nationale la plus parlée au Sénégal, interdite en Casamance naguère par les indépendantistes, ndlr), vous risquiez d'être massacré. Je suis pour la paix."

A noter que l’objectif visé par Robert Sagna et son groupe est d’amener la rébellion à abandonner de façon définitive la lutte armée et d’accepter la main tendue du gouvernement sénégalais pour une résolution pacifique du conflit qui mine la Casamance depuis 1982.