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Les chefs d'Etat doivent-ils craindre l'après-pouvoir ?

10 juillet 2020

À l'instar du Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, certains anciens chefs d'Etat en Afrique et dans le monde sont confrontés à des reproches de mauvaise gestion.

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L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ici après avoir voté lors des élections législatives et locales de septembre 2018
Mohamed Ould Abdel Aziz a quitté le pouvoir en 2019 au terme de ses deux mandats constitutionnelsImage : Getty Images/AFP/A. Ould Mohamed Ould Elhadj

En Mauritanie, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz qui a quitté le pouvoir en 2019 refuse d'être auditionné par une commission d'enquête parlementaire sur des affaires de mauvaise gouvernance.

La commission, qui ne peut pas le faire comparaître de force, n'a plus qu'à rendre compte à l'Assemblée nationale. Celle-ci, selon certains spécialistes, pourrait décider ou non, d'initier une action devant la Haute cour de Justice. La Mauritanie ne s'est pas encore dotée à cette date d'une Haute cour de Justice pouvant connaître de dossiers concernant les anciens présidents ou ministres.

Lire aussi → Mauritanie, l'An 1 d'El Ghazouani

Mais la convocation de l'ancien président est perçue comme un début de descente aux enfers pour Mohamed Ould Abdel Aziz. Celui-ci n'est pas seul dans le cas. Les soupçons pesant sur lui et l'initiative de l'auditionner rappellent la situation de ses homologues angolais José Eduardo dos Santos ou gambien Yahya Jammeh.

Des ennuis après la fonction présidentielle

 

Jean-Didier Boukongou : "Tout se joue sur la bonne gouvernance"

Cela pourrait-il encourager certains dirigeants à s'accrocher au pouvoir ? À cette question, Jean-Didier Boukongou, consultant pour l'Union africaine et professeur à l'université catholique d'Afrique centrale de Yaoundé pense que tout dépend de la gestion faite par l'ancien président concerné.

"Evidemment, ça peut soulever quelques craintes pour ceux qui sont au pouvoir. Mais il n'en reste pas moins, que l'on est au pouvoir avec un mandat prescrit par la Constitution. Il n'y a pas de raison de rester au pouvoir, sous le prétexte qu'on pourrait faire l'objet de poursuites", explique le professeur Boukongou.

Cependant il faudrait, dit-il, s'interroger sur "la base juridique et la légitimité de ces poursuites" car certaines peuvent constituer des règlements de comptes.

Quand le dauphin s'abstient de protéger son mentor

L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a refusé la lettre le convoquant jeudi (09.07.2020) devant une commission d'enquête parlementaire, laissant supposer qu'il ne s'y rendrait pas, a révélé à la presse, une source parlementaire proche du dossier.

La convocation de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s'apparente à une manifestation supplémentaire d'un début de disgrâce sous l'actuel président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, que l'ex-président avait désigné comme son dauphin.
"Un chef d'Etat africain qui ne souhaite pas vivre des moments douloureux après l'exercice de sa fonction a le loisir de rester dans le cadre constitutionnel lors de l'exercice de sa fonction", conclut Jean-Didier Boukongou.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum