Les combats se poursuivent à Damas
19 juillet 2012Ce n'est sans doute pas la dernière bataille de la guerre civile en Syrie, comme cela avait pu l'être en Libye lorsque les insurgés ont attaqué Tripoli, mais il est clair que cette nouvelle étape marque à quel point le président Bachar al-Assad est en train de perdre le contrôle du pays. Car en attaquant Damas qui avait vécu jusqu'à présent en parfaite sécurité, coupée de la guerre qui ravage le reste du pays, les insurgés de l'Armée syrienne libre ont voulu prouver qu'ils pouvaient frapper au cœur du régime.
Cela a d'ailleurs été prouvé de manière terriblement efficace mercredi avec l'attentat qui a coûté la vie au ministre de la Défense, au beau-frère de Bachar al-Hassad et à un général, chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte. Dans ces conditions, la situation sur place semble plus que jamais échapper à tout contrôle.
Veto russe et chinois
S'il n'est pas assuré que les insurgés puissent maintenir leur position dans la capitale syrienne, il ne faut sans doute pas s'attendre à une pause dans les combats. C'est ce qu'explique Volker Perthes, le directeur de la Fondation pour les Sciences Politiques à Berlin :
"La violence va dans tous les cas augmenter et ceci des deux côtés. Le régime était jusqu'à peu convaincu - et sans doute l'est-il encore - qu'il ne pourra endiguer la révolte qu'en usant d'une violence extrême. Quant aux insurgés ils sont de jour en jour convaincus qu'ils peuvent gagner cette guerre. Leurs succès de ces derniers jours reposent sur cette conviction. Cela signifie que, pour l'instant, aucune partie n'acceptera de négocier. Pour négocier il faut au moins qu'un camp, et encore mieux les deux, estiment qu'ils ne peuvent l'emporter par les armes."
Quant à la solution diplomatique elle est mort-née. La Russie et la Chine ont en effet opposé un double veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale menacant le régime syrien de sanctions. C'est la troisième fois que Moscou et Pékin mettent leur veto pour défendre leur allié syrien. Ce double veto met en péril la prolongation du mandat de la mission d'Observation de l'ONU qui expire le 20 juillet. Son chef, le général Robert Mood, a quitté Damas pour Genève.