Les Congolais font-ils confiance aux institutions étatiques?
17 juillet 2020Entre les tensions nées de la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la Ceni, la démission du président de la Cour constitutionnelle et la réforme judiciaire qui fait polémique, on assiste à un processus inquiétant d’affaiblissement et de d'inéligibilité des institutions politiques congolaises.
Au vu de toutes ces tensions dans le pays, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise, soutient que "les Congolais dans leur majorité ne font plus confiance aux institutions de l'État."
L'acteur la société civile explique que "toutes les institutions commencent à devenir un problème au lieu d'être une solution pour les Congolais."
"Le Parlement n'inspire plus confiance. Toutes les décisions qu'ils sont en train de prendre actuellement vont à l'encontre des inspirations de la communauté. Au Sénat là aussi lorsque le président injure publiquement une femme et règle ses comptes sur la place publique ça jette le discrédit sur l'institution. Les assemblées provinciales sont assez manipulées, les gouvernements provinciaux aussi. Au lieu de résoudre les problèmes de la communauté", argumente Jonas Tshiombela.
Dans ce cas comment mettre en place des institutions consensuelles, des institutions qui inspirent la confiance aux Congolais ?
Concrètement nous au niveau de la Nouvelle société civile congolaise, nous venons de produire un Vademecum. Nous avons répertorié 28 articles dans la loi électorale qui pose un problème et nous avons fait des propositions que nous soumettons au débat public. Ça peut nous amener à avoir des institutions légitimes et consensuelles. Et même des réformes ont été réclamées par tous les Congolais parce qu'en 2011 la même majorité qui est au Parlement aujourd’hui a changé l'élection présidentielle. Au lieu de la faire à deux tours, ils l'ont ramené à un seul tour ce qui fait le président peut être élu dans notre pays même avec 10 ou 15% pourvu qu'il soit en tête. Dons là aussi il y a illégitimité. C'est pourquoi nous proposons des réformes pour qu'on corrige.
Mais est-ce que Félix Tshisekedi est à mesure de faire ces réformes.Il a quand même les mains liées si on peut le dire ainsi?
C'est pourquoi il y a des solutions extrêmes. Il y en a qui disent qu'il faut dissoudre le Parlement pour qu'il n'ait plus les mains liées. Il y en a qui disent qu'il faut reconstruire une nouvelle majorité pour quitter cette coalition qui le frêne. Ce sont des options qui sont sur la table.