Les fondations politiques ont la vie dure
30 mars 2012Travailler politiquement à l'étranger est une tâche difficile, sensible et parfois dangereuse pour les organisations étrangères. La fondation Konrad Adenauer, proche du parti démocrate chrétien, la CDU vient d'être contrainte de fermer son bureau aux Emirats arabes unis. Une décision perçue comme une alerte selon Hans-Gert Pöttering, directeur de la fondation.
« C'est un signal d'alarme. Après notre expérience en Egypte, le fait que nous ayons des difficultés à Abou Dhabi... si cela devait servir d'exemple dans le monde arabe, alors ce serait très compliqué pour le dialogue des cultures, que nous menons à la Fondation Konrad Adenauer mais aussi d'autres fondations allemandes. Si les fondations ne peuvent plus travailler dans le monde arabe, c'est une évolution très préoccupante pour la démocratie et la liberté dans ces pays. »
Une évolution préoccupante pour la démocratie et la liberté
Le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle a clairement appelé les autorités des Emirats à revenir sur leur décison. En effet, après l'Egypte où la KAS, la fondation Konrad Adenauer, a été accusée de financement illégal et d'un manque d'autorisation d'exercer dans le pays, Abu Dhabi est le deuxième bureau de la fondation à devoir mettre la clé sous la porte. Mais la KAS est loin d'être la seule fondation politique allemande à être dans le collimateur des pays secoués par le printemps arabe. Les fondations Heinrich Böll et Rosa Luxemburg, qui avaient déployé beaucoup d'efforts pour ouvrir un bureau dans la capitale égyptienne, y ont renoncé. Toutefois elles espèrent pouvoir s'installer en Egypte après la présidentielle prévue en mai prochain.
En Asie également la fondation Friedrich Ebert, proche du parti social démocrate, est confrontée à des problèmes similaires, selon Jürgen Stetten responsable de la section Asie-pacifique. Au total, ce sont 300 bureaux de par le monde qui travaillent pour les six grandes fondations politiques allemandes.
Auteur : Bob Barry
Edition: Marie-Ange Pierron