L'Afrique aussi brûle, mais pas comme l'Amazonie
27 août 2019Le sujet fait polémique. Selon certaines sources, les forêts d'Afrique centrale brûleraient encore plus vite que l'Amazonie et dans l'indifférence générale, contrairement aux incendies au Brésil qui suscitent beaucoup d’émoi.
En RDC, ce sont plus de 900.000 départs de feu recensés depuis le 1er juillet dernier, dont la moitié environ dans la province du Katanga.
En RDC ou en Angola en revanche, ce sont des feux qui ne touchent pas la forêt tropicale du Bassin du Congo mais le sud du pays et sont souvent liés à la culture sur brûlis ou à des méthodes de défrichage.
Les causes sont différentes
Une vue satellite de la Nasa montre en rouge la zone des départs qui s’étend du Gabon à l'Angola et de l'Atlantique à l'Océan indien.
Mais il ne s'agit pas d'incendies de même ampleur et leurs causes sont différentes, explique Isaac Moussa expert forestier au Gabon.
"Cette période est une période favorable pour les populations. Elles brûlent pour différentes raisons : le braconnage, pour faire des champs, pour faire pousser des champignons, créer des passages. Tout le problème, c’est de canaliser ou d’organiser la gestion des feux."
Car le contrôle des feux une fois que ceux-ci sont allumés est un problème important, comme l’explique Alphonse Muhido, expert en gouvernance forestière en RDC.
"La première approche est que des gens doivent comprendre que la loi interdit ça. Une autre approche, c’est la technique pour le faire. Il faut bien délimiter l’espace et le séparer de la partie qui n’est pas concernée par l’action qu’on veut mener."
L'agriculture itinérante sur brûlis, une technique millénaire et artisanale encore très pratiquée en Afrique, est ainsi la première cause des incendies sur le continent.