Liens très étroits entre V.Poutine et A.Merkel
20 août 2018Ils étaient ensemble samedi. Vladimir Poutine et Angela Merkel à Berlin. La 16ème rencontre en cinq ans entre la chancelière allemande et le président russe, comme le rappelle la Süddeutsche ce lundi. Le quotidien de Munich faisait déjà des calculs ce week-end et ajoutait que les deux dirigeants se sont aussi parlés "54 fois par téléphone depuis 2013".
Relation de confiance
Ce samedi, au château de Meseberg près de Berlin, il était question de la situation en Ukraine, de celle en Syrie, ou encore du projet d'un oléoduc qui doit relier la Russie à l'Allemagne. "Angela Merkel est la dirigeante occidentale qui connaît certainement le mieux le président russe, et celle qui a le plus sa confiance", explique la Tageszeitung. "Il est judicieux que la chancelière entretienne le fil avec Vladimir Poutine parce que beaucoup des problèmes mondiaux ne peuvent être résolus sans la Russie", commente la Mittlerbayrische Zeitung.
Mais en lisant la presse ce lundi, les avis sont partagés, indécis. "Le processus de paix en Ukraine est bloqué, il faut reconstruire la Syrie, mais ce n'est pas rassurant qu'on ne sache pas davantage sur le détail des échanges", écrit la Frankfürter Rundschau. "Il faudra voir si et comment les deux dirigeants continuent d'accompagner ces conflits", poursuit le quotidien.
Avec ou sans Bachar ?
D'autres insistent davantage sur l'engagement financier demandé aux Européens par Vladimir Poutine pour reconstruire la Syrie. "Il faut conditionner cela au départ de Bachar al-Assad qui, avec sa dictature, a fait fuir des millions de Syriens qui ne reviendront pas tant qu'il est là", estime la Badische Zeitung. "Si Poutine s'engage là-dessus, alors on pourra parler d'aide européenne".
Et puis enfin, cette rencontre illustre pour beaucoup le besoin de la Russie du partenariat avec l'Europe. "La Russie est sous pression des sanctions américaines. Les préceptes démocratiques et libéraux de l'Europe, l'Allemagne et la France redeviennent des partenaires recherchés", dit la Süddeutsche, parlant de l'instabilité de la politique américaine. Pour le journal, "l'Europe doit en profiter, et lutter pour un ordre multilatéral qui privilégie la diplomatie et le dialogue pour faire face aux crises du monde plutôt que de s'appuyer sur la loi des plus forts, comme le font Trump, Poutine et Erdogan".
Le "sauvetage" grec remis en cause
Et puis dans la presse aussi ce lundi, la fin du dernier plan d'aide à la Grèce est très commenté. C'est la première fois en huit ans que le pays ne devra compter que sur ses propres finances. Alors on tire le bilan. Très négatif pour la Mitteldeutsche Zeitung. "Le taux de chômage est deux fois plus élevé qu'avant le début du sauvetage, les salaires et les pensions ont chuté de 30% en moyenne, (...) quatre enfants sur dix sont menacés de pauvreté", énumère le quotidien.
"Les Grecs sont enfin libres, mais toujours pauvres", titre aussi la Taz. "Il y a encore beaucoup de chemin jusqu'à reprise économique", dit un expert. En parlant de ces plans d'aide la Taz estime "qu'il aurait été difficile de faire plus mauvais". "Bien sûr les réformes étaient nécessaires mais les résultats sont meilleurs quand on investit plutôt que quand on étouffe comme cela a été fait", critique sévèrement le journal.
"Stabilité et discipline"
Le Kölner Stadt Anzeiger pour sa part regarde vers l'avenir : "Normalement à la fin d'une thérapie, le patient va mieux. Là c'est le contraire et les sauveteurs - le mot est entre guillemets - ont le devoir de corriger leurs erreurs d'excès d'austérité et continuer à soutenir la Grèce", estime le journal.
À Berlin enfin, le Morgenpost se veut lui plus positif : "Il faut maintenant que le gouvernement s'engage dans un marathon de stabilité et de discipline. Alléger la dette actuelle ne changerait rien à long terme", pour le journal pour qui ce lundi représente malgré tous les problèmes une "chance à saisir pour la Grèce".