Les militants d’extrême-droite se servent des medias
10 septembre 2018La cause du décès du jeune homme mort à Köthen est un arrêt cardiaque, selon le parquet et la police. Deux jeunes Afghans - âgés de 18 et 20 ans – ont toutefois été interpellés. L’un est soupçonné de "coups et blessures volontaires graves", l’autre de "blessures volontaires graves ayant entraîné la mort". Pourtant, l'autopsie a montré que la mort n'avait pas été directement causée par les coups reçus. La victime souffrait préalablement de problèmes cardiaques, selon le quotidien local Mitteldeutsche Zeitung. L’enquête se poursuit.
L’amalgame entre migrants et criminels
Depuis la mort d’une jeune fille à Freiburg en octobre 2016 - violée et tuée par un jeune migrant – les militants d’extrême-droite encouragent la médiatisation des faits divers dans lesquels sont impliqués des immigrés. Selon eux, les frontières ouvertes seraient un "danger" pour les Allemands. D’où leur intérêt à voir surmédiatisés certains crimes pour entretenir l’amalgame entre migrants et criminels et ainsi attiser la xénophobie.
Les statisques montrent le contraire
Selon l’Office fédéral de la police criminelle, le BKA, il y a chaque jour 6,5 morts par assassinat ou meurtre en Allemagne. Les crimes de sang mis en avant par les médias ne sont donc que quelques cas isolés parmi d’autres. Pour ce qui est des simples délits, 8% des migrants sont soupçonnés par la police d’en avoir commis, contre seulement 2% des Allemands. Les migrants sont donc effectivement plus nombreux à avoir violé la loi en données brutes, mais cela peut d’abord s’expliquer par leur tranche d’âge.
La pluparts des migrants arrivés ces trois dernières années sont de jeunes hommes. Et on constate un chiffre équivalant de 8% pour des Allemands de sexe masculin entre 18 et 21 ans dans les registres de la police. En outre, le BKA précise que la plupart des victimes de crimes commis par des migrants sont également des migrants. Au premier trimestre 2018, onze personnes ont été tuées par des migrants : dix migrants et un Allemand.
Un quart de ces crimes ont eu lieu dans des camps d’accueil où la promiscuité non-voulue explique parfois un regain d’agressivité.