Les musulmans fuient la Centrafrique
7 février 2014Après le lynchage d'un homme mercredi qui a suscité de vives réactions, un autre jeune homme aurait été tué de la même façon vendredi dans la capitale centrafricaine. Cela illustre une fois encore le climat tendu qui règne dans le pays.
Partir pour ne pas mourir
Depuis que les ex seleka n'ont plus le pouvoir la peur a de toute évidence changé de camp. Le jeune homme lynché ce matin était semble t'il, en route vers le Tchad avec ses parents. Depuis plusieurs jours les musulmans sont nombreux à quitter la Centrafrique à bord de camions pour le Tchad ou le Cameroun. Joseph Bindoumi le président de la ligue centrafricaine des droits de l'homme, explique que selon le constat qui est fait en dehors des rapatriements « c'est quant il y a des mouvements de seleka qui donnent l'impression de fuir que plusieurs musulmans prennent peur, donc ils se disent que si les seleka sont partis cela veut dire que notre vie est en péril et beaucoup de gens fuient »
Cet exode qui inquiète notamment les humanitaires sur place se déroule aussi bien dans la capitale Bangui qu'a l'intérieur du pays. Dans les villes de Bossangoa et Bouca et d'autres localités dans la préfecture de l'Ouam, on estime entre 4 000 et 7 000 le nombre de musulmans ayant fui.
Sampa Panza attendue à Brazzaville
La présidente Catherine Samba Panza doit discuter avec son homologue congolais Denis Sassou N'Guesso de la situation en Centrafrique. Il faut savoir que le président congolais est le médiateur de la crise en République centrafricaine. Il devrait également être question durant cette visite de finance pour pouvoir payer les fonctionnaires.
Le Congo ayant débloqué en juin de l'année dernière prés de 25 milliards de FCFA de prêts pour appuyer la transition en Centrafrique, la présidente de la transition espère de toute évidence un nouvel appui pour relancer les activités.
La CPI va ouvrir une enquête
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) entend ouvrir une enquête préliminaire sur les allégations de crimes commis pendant le conflit en République centrafricaine. Si la CPI a déjà une enquête en cours relative au dossier centrafricain, Fatou Bensouda évoque pour expliquer sa décision des rapports faisant état « d'actes d'une extrême brutalité commis par divers groupes et de la commission de crimes graves susceptibles de relever de la compétence de la CPI ».