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Les pays qui ne veulent pas des quotas de migrants

Karin Bensch, Philippe Pognan17 juin 2015

Une rencontre a lieu mercredi à Berlin entre le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et son homologue italien. Les quotas de migrants dans l’UE n’ont pas été adoptés, car les 28 sont divisés.

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90% des réfugiés qui fuient la guerre, les persécutions et la misère sont répartis sur seulement 8 des 28 pays de l'UE
90% des réfugiés qui fuient la guerre, les persécutions et la misère sont répartis sur seulement 8 des 28 pays de l'UEImage : picture alliance/dpa/A. Di Meo

Si, sur une carte numérique de l‘Europe, on clique sur les pays opposés à une répartition des réfugiés selon des quotas, l'Union européenne se rétrécit comme peau de chagrin. Les motifs des adversaires des quotas sont divers. Le Portugal et l'Espagne font référence à leur taux élevé de chômage. La Lettonie ne se sent pas encore prête. Le thème des migrants y est sensible: l'ex-satellite de l'Union Soviétique a dû accueillir par le passé de très nombreux immigrants. Envahie par la Russie pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Lettonie compte 30% d'habitants d'origine russe. En tout, une dizaine d'Etats refusent le caractère obligatoire de la relocalisation proposée par la Commission européenne.

60 000 migrants en Europe depuis janvier

Dans un premier temps, la Commission veut imposer aux États de se partager la prise en charge de 40.000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Érythrée arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril. Cette relocalisation doit aider ces deux pays à faire face à un afflux sans précédent en Méditerranée, du fait notamment de l'instabilité en Libye. Près de 60.000 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l'année et de plus en plus de migrants passent clandestinement en Grèce par la Turquie.

Frontex, l'agence chargée des frontières extérieures de l'UE, chiffre à 100.000 le nombre des entrées irrégulières dans l'UE depuis le début de l'année. Une dimension qui ne peut laisser le "Club des 28" insensible. Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière:

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, plaide pour une réponse commune des 28 à la question des migrants
Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, plaide pour une réponse commune des 28 à la question des migrantsImage : picture-alliance/epa/J. Warnand

"Face à la catastrophe des réfugiés en Afrique, en Syrie, en Irak, après tout ce qui s'est passé en Méditerranée, il est essentiel que nous trouvions une réponse européenne commune !"

Accueillis dans 8 pays sur 28

A ce jour, 90% des réfugiés qui fuient la guerre, les persécutions et la misère sont répartis sur seulement 8 des 28 pays de l'UE. Ska Keller, députée européenne des Verts critique le manque de solidarité de nombreux pays :

"La manière dont certains pays membres se conduisent et veulent rejeter ce plan est innommable!"

La Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark ont des droits spéciaux dans le domaine de la politique d'asile et peuvent donc se soustraire à une nouvelle directive. Une dizaine d'autres pays, dont la France, contestent la clef de répartition et veulent empêcher que ce mécanisme de solidarité devienne permanent. Plusieurs autres sont encore indécis. Donc pour le moment, les partisans ne peuvent pas réunir une majorité des deux tiers qui serait nécessaire à l'adoption de ce plan de quotas.

La question des quotas sera encore discutée pendant le sommet européen des 25 et 26 juin.