Les résultats partiels attisent les tensions en RDC
5 décembre 2011Après dépouillement de près de 53% des bureaux de vote, le parti de Joseph Kabila obtiendrait 49% des voix, suivi par son principal rival, Etienne Tshisekedi, le chef de file de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), crédité d'un score de 34%, selon les premiers chiffres publiés par la CENI. Des résultats partiels, annoncés province par province, qui confirment les premières tendances.
Etienne Tshisekedi mécontent
Le leader de l'opposition met en garde le président Kabila et le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, « pour qu'ils respectent la volonté du peuple congolais ». Etienne Tshisekedi appelle ses concitoyens à « rester vigilants » et il indique « qu'en cas de besoin », il n'hésitera pas à donner un « mot d'ordre » dont il ne précise pas la nature, mais qui fait craindre le pire...c'est-à-dire une nouvelle flambée de violence dans un pays déjà instable.
D'ailleurs, des violences, il y en a déjà eu. Après le bilan publié par Human Rights Watch, d'au moins 18 civils tués, victimes essentiellement des forces de sécurité, et d'une centaine de blessés graves, les autorités congolaises ont saisi la justice militaire et porté plainte contre X.
Même si les observateurs étrangers préconisent un report de la proclamation des résultats finaux – prévue initialement pour mardi 6 décembre – afin d'éviter les violences, la tension est palpable. L'Union européenne appelle à la transparence durant le dépouillement, le Conseil de sécurité de l'ONU a fait part de son "inquiétude" et, comme l'Union africaine, il enjoint toutes les parties de garder leur calme.
Mais dimanche, Vital Kamerhe, l'autre grand leader de l'opposition, a exprimé son soutien à Etienne Tshisekedi. Ce qui renforce l'impression que deux camps se préparent à s'affronter.
« Un train à grande vitesse qui va tout droit contre le mur »
L'image du "train qui va dans le mur", c'est celle employée par le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo pour résumer la situation.
En tout cas, un couvre-feu a été instauré à Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï oriental, qui se trouve être le fief d'Etienne Tshisekedi. Quant à la garde républicaine, elle s'est déployée à Lubumbashi, la capitale provinciale du Katanga.
De nombreux Kinois ont déjà fait leur valise. Ils ont passé le fleuve par milliers pour se mettre en sécurité, à Brazzaville.
Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Fréjus Quenum