Les raisons de l'escalade du conflit au Tigré
17 novembre 2020L'ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo qui est annoncé en Ethiopie mais sans plus de précision. Il devrait y entreprendre une médiation entre le gouvernement et le Front de Libération des Peuples du Tigré qui gouverne cette région du nord de l'Ethiopie.
Depuis le 4 novembre, les troupes gouvernementales mènent une offensive militaire contre le TPLF qu'Addis Abeba accuse de vouloir déstabiliser le pays.
Les inquiétudes d'une aggravation du conflit augmentent alors que l'Erythrée, alliée depuis quelques années au pouvoir éthiopien, s'est retrouvée impliquée dans le conflit.
Afflux de réfugiés
Le TPLF accuse le gouvernement central de pilloner la région avec l'aide d'Asmara. Au moins 25.000 personnes ont fui vers le Soudan voisin.
C'est dans ce contexte que le comité Nobel, qui avait attribué le prestigieux prix Nobel de la paix au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en 2019, s'est dit hier "profondément préoccupé".
Une tentative de médiation ougandaise serait aussi en cours. Le président Museveni a annoncé avoir reçu hier, le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen Hassen, accompagné d'une délégation à ce sujet.
De son côté, le vice-ministre éthiopien des affaires étrangères a assuré qu’une médiation à l’heure actuelle impossible. Pour Addis-Abeba, ce serait une façon de donner une légitimité aux actions des autorités du Tigré.
Jean-Loup Schaal, spécialiste de la région de la corne de l'Afrique, explique pourquoi le conflit connaît ce niveau d'escalade. (À écouter en cliquant sur l’image ci-dessus).
Face à l'afflux des réfugiés, les autorités du Soudan voisin ont décidé de rouvrir le camp d'Oum Raquba. Il est situé dans l’est du pays, à 80 km de la frontière avec l'Ethiopie. Ce camp de fermé il y a 20 ans, avait servi comme refuge à de nombreux Ethiopiens fuyant alors la famine.