Les rebelles du M23 aux portes de Goma
18 novembre 2012Militaires et représentants des autorités congolaises étaient nombreux à quitter la ville de Goma dimanche. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, de même que des officiers des forces armées ont embarqué sur des bateaux en partance pour Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. Au cours des jours précédents, la situation s'est aggravée dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République Démocratique du Congo. Après une trêve relative de plusieurs mois, les combats avaient repris jeudi entre l'armée régulière et la rébellion Mouvement du 23 mars (M23) composée de soldats mutins. Depuis, les insurgés ont continué à progresser vers Goma, la capitale de la province, les combats provoquant la fuite de milliers d'habitants.
Condamnation du Conseil de sécurité
Réuni en urgence samedi soir, le Conseil de sécurité des Nations unies a exigé la fin des combats et a annoncé un renforcement des sanctions contre les rebelles du M23. « Il est clair que les Nations Unies condamnent fermement la reprise des hostilités et appellent le M23 à cesser ses attaques immédiatement, » a déclaré Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Opérations de maintien de la paix. « Le M23 qui est à l'origine des nouveaux combats et qui est le seul responsable de la grave détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire. » Les 15 membres du Conseil ont aussi demandé la fin de « tous les soutiens extérieurs et fourniture d'équipements au M23 ». Selon Hervé Ladsous, les insurgés disposent de matériel perfectionné, comme des mortiers de 120 mm et des équipements de vision nocturne. L'ONU et la RDC accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir militairement le mouvement rebelle, ce que ces pays démentent.
Le M23 ne veut pas prendre Goma
Dimanche matin, les rebelles affirmaient être arrivés « aux portes de Goma », à quelques kilomètres seulement de la ville. Toutefois selon le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama, les insurgés n'avaient pas l'intention de prendre la ville. « Si toutefois l'armée [du président] Kabila nous attaque, nous allons poursuivre l'ennemi jusqu'à ce qu'il soit rejeté très loin de Goma, » a-t-il déclaré. Le mouvement rebelle a reproché à la Monusco, la mission de maintien de la paix de l'Onu en RDC, de manquer de neutralité en soutenant les forces régulières. Le M23 a menacé la mission onusienne de riposter si elle continuait d'attaquer ses positions dans la région.