Les sinistrés de Bujumbura rural oubliés
28 juin 2018Il s'agit au total de sept cents familles sinistrées délogées par les inondations. Les sinistrés sont éparpillés dans le secteur Gaharawe de la zone Gatumba.
Leurs maisonnettes tiennent à peine debout, les fondations baignent dans les eaux toujours stagnantes.
Rares sont ceux qui ont pu bénéficier de tentes pour s'abriter. Témoignages de Delphine Niyonsaba et Cecille Bipemacho.
"Nous avons à manger le soir et à la mi-journée, on reste comme ça avec mes enfants. Parfois, ils mangent à midi et n'ont rien le soir. Par chance, on trouve encore de la nourriture en petite quantité."
"Souvent on mange des haricots. Quand on a de l'argent, on achète de la patate douce ou du riz. Et par chance du Ndagala et de la pâte."
Des tentes pour les plus chanceux
Jean claude Nahayo est le chef d'une famille de dix personnes. Sinistré pour la deuxième fois, il n a jamais bénéficié d'une quelconque aide, pas même une tente. Il dénonce les inégalités dans l'octroi des soutiens.
"Nous nous étonnons de l'identification des sinistrés et que ça se termine ainsi au lieu de nous aider. Nous sommes déçus parce qu'avec le peu disponible, certains en bénéficient et d'autres non."
La précarité devient une routine pour ces populations sinistrées. D'autant plus que celles-ci vivent de l'agriculture et que leurs champs ont été aussi inondés.
Anastasie Niyonzima est une veuve, mère de six enfants, qui vit dans une maisonnette instable en roseaux. Elle raconte que "suite aux pluies diluviennes, la maison s'est écroulée. Nous vivons ici car on n'a nulle part ailleurs où aller. Avec les conditions de vie difficiles c'est impossible de réhabiliter la maison et d'avoir à manger en même temps. Les tôles et les arbres sont plus chers, les champs ont été envahis par l'eau et on n'a rien récolté. Je demande de l'aide pour pouvoir me construire une nouvelle maison."
L'Union européenne a promis une aide de 170. 000 euros pour la construction des maisons emportées. Un soulagement pour ces sans-abris.
En raison de la suspension des aides directes au gouvernement burundais depuis début 2016, cette aide sera gérée par la Croix Rouge du Burundi.