Les soldats de la Cédéao bientôt à Bamako
24 septembre 2012L'accord conclu dimanche 23 septembre est le fruit d'intenses tractations diplomatiques entre la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et les autorités maliennes. Jusque-là, Bamako s'était opposé à toute idée de déploiement d'une force africaine en vue de l'aider à reconquérir le nord de son territoire aux mains de combattants islamistes.
Les autorités maliennes souhaitaient un simple appui logistique. Pas question, avait rétorqué la Cédéao. Et face à la fermeté de l'organisation sous-régionale, le Mali a donc mis de l'eau dans son vin. Des soldats africains fouleront bien le sol malien. Pour Togo Nouhoun, chargé de communication au ministère malien de la Défense, tous les obstacles ont été levés :
« Il y aura le quartier général de la Cédéao à Bamako pour la coordination des opérations entre la Cédéao et les autorités maliennes. Tout est clair, net, on est tombé d'accord sur l'ensemble du dispositif. Alors, le travail va se faire rapidement. »
Selon l'accord conclu ce dimanche, Bamako servira de quartier général à la force ouest-africaine et les soldats de la Cédéao seront déployés dans le nord là où sera installée l'armée malienne. En clair, ces soldats ouest-africains ne devraient pas avoir pour base Bamako. Au sein de la classe politique malienne, on se réjouit de l'accord conclu avec la Cédéao et certains regrettent même que cet accord n'ait pas été signé plus vite. Ousmane Sy, ancien ministre malien de l'Intérieur et membre de l'Adema, l'Alliance pour la démocratie au Mali :
« C'est un accord qui était attendu. Contrairement à ce qu'on veut faire croire, la majorité des Maliens est favorable à une intervention de la Cédéao. Toutes les populations des trois régions occupées du nord du pays n'attendent que cette intervention. »
La voie est désormais grande ouverte en vue du déploiement des soldats ouest-africains au Mali. La Cédéao prévoie d'envoyer sur place quelque 3.300 soldats. Et elle devrait bientôt transmettre à l'Union africaine un projet de résolution qui devrait, ensuite, être examiné par le Conseil de sécurité des Nations unies, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'organisation, qui débute mardi 25 septembre, à New York.