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Les syndicats et le Printemps arabe

25 novembre 2011

En Egypte, la situation est toujours tendue malgré la nomination de Kamal el-Ganzouri comme nouveau premier ministre. Les syndicats, eux, se demandent quel rôle ils vont pouvoir jouer sur la scène politique.

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Des milliers de manifestants se sont réunis vendredi sur la place Tahrir au Caire, la capitale égyptienne
Des milliers de manifestants se sont réunis vendredi sur la place Tahrir au Caire, la capitale égyptienneImage : dapd

Les syndicats indépendants étaient interdits sous Moubarak, les conseils d'entreprise devaient justifier de leur proximité avec le gouvernement. Les syndicalistes indépendants pouvaient être espionnés voire même arrêtés. Désormais les travailleurs veulent conquérir le droit de grève et le droit de pouvoir former des organisations libres.  

Aujourd'hui, en Egypte, on peut voir des travailleurs se retrouver dans un café. Ce qui aurait été totalement inconcevable sous le régime Moubarak. "Celui qui ouvrait la bouche était dénoncé auprès des services de sécurité de l'Etat. Ils s'immiscaient partout. Même les conseils d'entreprise devaient d'abord obtenir l'accord de ces services pour pouvoir se constituer", explique Abdel Nabi Hamed, employé dans une grande sucrerie du sud du Caire.

Piliers de la démocratie

Sous Hosni Moubarak, une seule fédération syndicale, proche du pouvoir, existait en Egypte. Depuis la révolution, il est possible de créer des organisations indépendantes. Kamal Abu Eita, agent du fisc, est le président de la nouvelle centrale syndicale : "On ne peut pas fonder de démocratie tant qu'il n'y a pas de syndicats forts et qui peuvent dialoguer avec les politiques. Et surtout, ils doivent être indépendants."

En février, Kamal Abu Eita a refusé un poste de ministre. Pour l'instant, il ne sait pas à quel parti il va s'affilier après les élections. Ce sera une étape importante d'après lui. "En tant que syndicalistes, nous voulons participer à la construction de notre démocratie. Si nous ne faisons rien et que nous attendons simplement que les lois soient votées comme les autres le veulent, que le parlement soit élu, alors nos revendications resteront lettre morte et nos rêves, pour lesquels nous nous sommes battus, ne se réaliseront jamais. Dans ce cas, nous devrons retourner dans la rue et recommencer."

D'après les syndicalistes, le patronat tente de les discréditer en allant jusqu'à les accuser de de complot avec l'étranger, ce qui pourrait être assimilé à une haute trahison.

Auteur : Sandrine Blanchard

Edition : Anne le Thouzet