Vote pour une réforme constitutionnelle en Tunisie
25 juillet 2022Ouverts depuis six heures du matin, les bureaux de vote à Tunis et dans d'autres villes du pays ont enregistré un faible taux de participation que Kaïs Saïed a d'ailleurs reconnu. La Tunisie est divisée sur la tenue de ce référendum.
Au cours des derniers jours, plusieurs manifestations ont eu lieu pour dénoncer ce référendum.
Imed Hezzi, 57 ans, soutient toutefois Kaïs Saïed et pense que ce vote apportera le changement: "J'ai voté aujourd'hui parce que nous avons beaucoup d'espoirs ce 25 juillet. Aujourd'hui, nous avons beaucoup d'espoirs. La Tunisie va prospérer à partir d'aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est le début de la nouvelle Tunisie".
Crise politique et économique depuis 2011
Depuis le Printemps arabe en 2011, et la chute de l’ancien président Ben Ali,la Tunisie traverse une crise politique et économique, comme l'explique Mongia Aounallah, une vieille dame interrogée dans l'un des bureaux de vote à Tunis: "Nous attendons que [le référendum] mène à une vie meilleure, que les enfants de nos enfants aient une vie meilleure. Pour nous, c'est fini. Pourquoi vivons-nous sous pression ? Les écoles sont un désastre. La situation est catastrophique. Tout est un désastre".
"Il ne s'agit pas d'une dictature"
Ce vote qui, vraisemblablement, sera en faveur de Kaïs Saïed, lui ouvre toutes les voies : il pourra désormais nommer le chef du gouvernement et les ministres, qu'il peut d'ailleurs unilatéralement révoquer.
Bon nombre de Tunisiens appellent cela un retour à la dictature car depuis 2014, leur pays est dirigé par un système parlementaire.
Les voix les plus critiques affirment que le vote d'aujourd'hui consiste à donner au président en place un pouvoir sans partage.
Venu ce matin voter, le président Kaïs Saïed a affirmé qu'"il n'y a pas de dictature". "Comme je l'ai dit dans le document explicatif sur les droits et libertés : cette Constitution protège (ces libertés) et la révolution est défendue par des gens qui se dressent contre ceux qui la sapent", a poursuivi le président tunisien.
L'année dernière, le président tunisien a limogé le Premier ministre, dissous le gouvernement et suspendu le parlement. Ce référendum apparait donc comme la dernière étape pour lui donner quasiment tous les pouvoirs.