Les élections en Ukraine toujours à la Une
28 octobre 2014La nette victoire des partis pro-occidentaux lors des législatives ukrainiennes est saluée par l'ensemble des éditorialistes allemands. Le président ukrainien Petro Porochenko et son Premier ministre Arseni Iatseniouk, chefs de file des deux principaux courants favorables à un rapprochement avec l'Union européenne, ont déjà entamé des discussions en vue de la formation d'un nouveau gouvernement de coalition. Le quotidien Die Welt estime que :
"Le résultat du scrutin est une profession de foi pour l‘Europe et pour la Liberté. Il ne restera pas beaucoup de temps au gouvernement qui va se mettre en place pour répondre aux attentes des électeurs. Le nouveau cabinet ministériel devra résolument engager des réformes – que l'Europe devrait clairement soutenir. Sinon l'Ukraine sera vouée à la faillite sur le plan économique et à dur revers sur le plan politique, comme après la "Révolution Orange ". A la différence que, cette fois, les conséquences seraient bien pires encore, selon Die Welt. L'Ukraine risquerait alors de rester, des années encore, un foyer de crise."
Moscou jette un froid
Hier encore, la Russie avait adopté un ton plutôt conciliant, jugeant les élections valides, bien que dans les bastions pro-russes dans l'est ukrainien, le scrutin ait été boycotté. Moscou a ainsi salué de facto la victoire des partisans d'une solution pacifique au conflit.
Mais ce mardi, la Russie a jeté un froid sur les espoirs de détente en avertissant qu'elle reconnaîtrait les élections organisées dimanche prochain par les séparatistes de l'Est de l'Ukraine.
"Pour de nombreux Ukrainiens, le vote était lié à l'espoir d'une prochaine stabilisation de la situation dans le pays, souligne la taz, la Tageszeitung. Le gouvernement doit prendre au sérieux cette attente des électeurs et chercher le dialogue avec les gens dans l'est, à Lugansk et à Donetsk. Et l'UE doit apporter son soutien- pas seulement avec des aides financières accordées sous certaines conditions, mais aussi par une politique sans ambiguité vis à vis de la Russie , qui continue de jouer avec le feu dans le bassin du Donbass dans l'est de l'Ukraine."
En fait, depuis dimanche, les rebelles séparatistes pro-russes ont intensifié leurs activités et poursuivent des combats avec l'armée ukrainienne, notamment autour de l'aéroport de Donetsk.
La présidentielle au Brésil autre thème largement commenté
La presse allemande revient sur la victoire remportée de justesse par la présidente sortante, la candidate de gauche Dilma Rousseff devant son rival centriste Aecio Neves. L'ancienne et nouvelle présidente présidente Dilma Rousseff et son parti des Travailleurs peuvent encore une fois gouverner le pays pendant quatre ans.
La plupart des journaux relève que Roussef et son prédécesseur Lula ont fait avancer beaucoup de choses et sorti des millions de Brésiliens de la pauvreté. Mais, rappelle la Süddeutsche Zeitung, la victoire a été remportée de justesse et l'éditorialiste livre des explications : d'abord l'économie, dynamique jusqu'il y a peu de temps, montre des signes de faiblesse. Ensuite, même les gens issus de favelas et qui ont grimpé des échelons sociaux, sont devenus plus critiques. Enfin, la plupart des électeurs souhaitent une nouvelle politique et surtout la fin de la corruption débridée, que ce soit au Parlement, au Sénat, ou au sein de l'entreprise pétrolière d'Etat Petrobras. Le Brésil a besoin de meilleures écoles, de meilleures cliniques, de meilleurs tribunaux et d'une meilleure administration. C'est pour cela que les manifestants sont descendus dans les rues. Dilma Rousseff doit maintenant tenir ses promesses de réformes politiques", conclut la Süddeutsche Zeitung.
Quoi qu'il en soit, il faut noter que les marchés financiers ont mal accueilli la réélection de Roussef, la présidente de gauche, ils avaient évidemment misé sur son adversaire centriste Neves considéré comme plus favorable aux milieux d'affaires.