L'Europe doit aider la Roumanie et l'Ukraine
7 février 2017A première vue, les manifestations ont été couronnées de succès, note la Frankfurter Rundschau. Le gouvernement roumain a retiré le décret controversé, comme l'exigeaient les protestataires. Mais si l'on y regarde de plus près, affirme le quotidien de Francfort, on constate que le parti au pouvoir n'est toujours pas convaincu par les règles d'un système qu'il est censé servir. S'il l'était, il devrait démissionner immédiatement.
Pour la Tageszeitung, les manifestations de masse développent toujours leur propre dynamique. Elles peuvent corriger des erreurs et faire bouger les choses. Le journal donne l'exemple de l'Islande où les mouvements de protestation ont abouti à la démission du chef du gouvernement. Ou encore celui de la Pologne où les marches des femmes ont empêché les conservateurs au pouvoir de durcir les lois anti-avortement. Toutefois, écrit la taz, les manifestations de masse peuvent aussi remettre en question les règles de la démocratie ainsi que les mécanismes de fonctionnement d'un Etat de droit. Actuellement, il est difficile de dire quel scénario attend la Roumanie.
Selon les journaux, l'Europe devrait aider les protestataires
D'après la Hannoversche Allgemeine Zeitung, les manifestants ne supportent plus la corruption ambiante et ils ont décidé de prendre leur destin en main. Beaucoup d'entre eux sont jeunes, ils ont fait des études. Et pourtant, ils ont choisi de rester dans leur pays. Ils n'exigent rien de la part de l'Europe. Si ce n'est d'être enfin pris en considération, affirme le quotidien de Hannovre. Pas en tant que protestataires d'un pays des Balkans douteux. Mais bien en tant qu'Européens qui défendent un Etat de droit.
Les Ukrainiens se sentent eux aussi laissés pour compte, affirme le Spiegel. Kiev a satisfait à l'ensemble des 144 exigences de Bruxelles. Et pourtant, souligne l'hebdomadaire, le régime des visas pour les citoyens souhaitant se rendre dans l'Union Européenne n'a pas été supprimé. Une Ukraine abandonnée par l'Amérique de Trump mais peut-être aussi par les Européens, un pays qui deviendrait la proie de la Russie: personne, conclut le Spiegel, personne ne peut se réjouir d'une telle perspective.