L'hostilité au traitement anti-Ebola toujours forte en RDC

L'incendie à Katwa, une localité en périphérie de Butembo, s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi et fait craindre une aggravation de la situation dans la ville.

Les autorités locales privilégient pour le moment la piste criminelle en lien avec la résistance au traitement anti-Ebola. Le médecin chef de la zone de santé de Katwa a ainsi lancé un appel aux jeunes de Butembo. Mukoko Kyotha leur demande de s'impliquer dans la lutte contre la maladie à virus Ebola qui continue de sévir dans cette zone :

"Qu'ils prêtent main forte aux équipes de la riposte. Cette maladie ne tarde pas à être éradiquée dans des zones où la population coopère avec les personnels soignants, et ensemble avec les équipes on arrivera à éradiquer cette maladie dans moins de trois mois."

Depuis le 15 février, des menaces d'attaques contre les centres de traitement d'Ebola circulent à Butembo. Un climat de peur s'est installé au sein des équipes et des centres de traitement dans différents endroits de la ville mais aussi des zones de santé du territoire voisin de Beni. 

 

S'engager contre Ebola

Dans un message diffusé par une radio rurale, le Maire de Butembo Syvain Kanyamanda invite également la population à plus d'engagement dans la lutte contre Ebola :

"Nous lançons un appel de conscientisation à toute la population de Butembo pour que cette maladie ne crée pas des poches de résistance jusqu'à ce niveau. Ebola existe, ce n'est pas une affaire qui a été apportée par X ou Y. Vous devez prendre l'engagement de lutter contre cette maladie. Ne vous attaquez pas à des individus, ne vous attaquez pas aux sites qui nous servent de traitement."

Alors que les préparatifs sont en cours pour le rattrapage des élections législatives annulées pour cause d'insécurité et d'épidémie d'Ebola, les attaques contre les centres de traitement ne rassurent guère. Certains habitants de Katwa craignent un nouveau report de l'élection des députés nationaux et provinciaux, prévue pour le 31 mars prochain.

C'est justement dans ce cadre que Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante et actuellement en tournée dans la région, lance ce message à la population :

"J'en appelle aux uns et aux autres que nous avons la responsabilité politique, morale, sociale de bouter dehors Ebola."

D'après un nouveau décompte, le virus Ebola a déjà fait 546 morts dans la région depuis août dernier.