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L'offre d'emploi du SPD : la gauche en quête de leadership

3 juin 2019

Après la déroute électorale et la démission d'Andrea Nahles, les socialistes du SPD se retrouvent sans chef de file. La situation menace de faire éclater la coalition gouvernementale.

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SPD Krise Andrea Nahles Rücktritt Symbolbild
Image : picture-alliance/dpa/P. Endig

Voilà une offre d'emploi pas comme les autres, à la Une de la Tageszeitung. Le journal a choisi sur un ton moqueur d'illustrer le départ d'Andrea Nahles par un appel à candidature pour ce qu'il appelle "un emploi exécrable à pourvoir". Pour la description de l'offre, "votre premier défi est de dépasser les 5%" lors des prochaines élections régionales. Votre profil idéal "n'a rien à perdre et aime se faire taper dessus".

Andrea Nahles ne sera restée qu'un peu plus d'un an à la tête du SPD
Andrea Nahles ne sera restée qu'un peu plus d'un an à la tête du SPDImage : Getty Images/S. Gallup

Pour l'éditorialiste de la Taz, Nahles n'a pas mérité un tel départ, un an seulement après son arrivée à la tête du parti. "Il y a des systèmes qui sont capables d'apprendre. D'autres non. Le SPD fait apparemment partie de la dernière catégorie. Car comment expliquer autrement l'obstination avec laquelle le parti s'accroche à l'idée que des départs de plus en plus rapides à la tête de la direction pourrait plaire aux électeurs." Il y a en effet eu quasiment une dizaine de  personnes à la tête du parti depuis le départ de l'ancien chancelier Gerhard Schröder en 2004.

Die Welt enchaîne, et rappelle que "la politique est injuste" et que Nahles paie pour les pots cassés par ses prédécesseurs.

Qui pour succéder à Nahles ?

Et pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce n'est pas seulement Andrea Nahles qui est partie, mais "c'est tout un parti qui a annoncé sa démission." Pour le quotidien, ces élections européennes et régionales étaient la dernière chance de redevenir un parti populaire. "Ils ont raté cette opportunité, et rien ne laisse présager que le ou la successeur de Nahles s'en sortira mieux."

Enfin d'après la Süddeutsche Zeitung, c'est Angela Merkel qui va devoir gérer les dégâts collatéraux. Le SPD fait partie de la coalition gouvernementale. Dans une caricature, on voit la chancelière perde l'équilibre, puisque le socle du SPD, qui lui assurait un maintien à gauche, tombe en ruine.

"Même si ce n'était pas son intention première, Andrea Nahles a engagé la fin de la grande coalition avec son départ. Le SPD aura un nouveau chef ou une nouvelle cheffe dans quelques mois. Et puisque l'ambiance au sein du parti est comme elle est, quiconque sera pour le maintien dans la coalition ne réussirait à prendre les commandes." A noter aussi que le journal estime que le nom du futur dirigeant du SPD sera sans grande  importance, puisque la prochaine bataille électorale pour la succession d'Angela Merkel se jouera entre les chrétiens démocrates et les Verts.  "L'ère du SPD est révolue".

"Double humiliation"

De la politique allemande, à la politique au Royaume-Uni. Là aussi, rien ne va plus. Et en plus, c'est Donald Trump qui est là aujourd'hui en visite officielle. Après l'échec sur le Brexit, voilà "une double humiliation", comme l'écrit la Frankfurter Rundschau.

Donald Trump a profité de sa visite à Londres pour vivement s'en prendre au maire de la capitale britannique et le qualifier de "loser".
Donald Trump a profité de sa visite à Londres pour vivement s'en prendre au maire de la capitale britannique et le qualifier de "loser".Image : Getty Images/AFP/T. Melville

Selon le président américain "Theresa May a mal géré le Brexit, une sortie du Royaume Uni de l'UE sans accord serait géniale, Nigel Farage devrait être le négociateur en chef et Boris Johnson le nouveau chef du gouvernement".

Le journal estime qu'avec "un tel niveau d'ingérence dans la politique d'un pays ami, le terme humiliation est certainement la notion qui convient."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais