L'Onu joue la prudence, le Mali attend
27 septembre 2012La crise malienne a été largement débattue à l'Assemblée générale des Nations unies. Lors d'une réunion de haut niveau organisée sous l'égide du secrétaire général de l'Onu, le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra (photo) a répété la demande de Bamako officiellement envoyée la semaine dernière à Ban Ki-moon. « Nous sollicitons l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité pour la mise en place d'une force militaire internationale composée de tous ceux qui veulent et peuvent nous aider à reconquérir les territoires occupés dans le nord », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d'« agir vite ».
Si ce point de vue est partagé par la plupart des pays africains et par la France, qui a ouvertement manifesté son soutien, le reste de la communauté internationale se montre plus réservée. Ban Ki-moon a ainsi mis en garde contre « de graves conséquences humanitaires » que pourrait entraîner une solution militaire. « Il n'y a pas de réponse facile », a-t-il insisté. La seule mesure concrète de cette réunion a été l'annonce de la nomination d'un envoyé spécial pour le Sahel, dont le nom n'a pas encore été annoncé.
Dans la capitale malienne, on partage désormais la conviction que l'envoi d'une troupe ouest-africaine sous mandat onusien dans le nord du Mali n'est pas forcément pour demain. Face à la prudence onusienne, les habitants de Bamako sont partagés entre réconfort pour le soutien international et impatience de voir les deux tiers du territoire national occupés par les islamistes libérés. Écoutez ci-dessous les réactions recueillies par notre correspondant Yaya Konaté.