L'orpaillage, un danger pour la santé et la scolarisation
12 février 2020Dans la préfecture de Siguiri, située à près de mille kilomètres au nord-est de Conakry, l'orpaillage est l'une des activités principales.
"C'est ce que nos grands-pères faisaient, nos père sont nés dans ça, c'est ce que nous nous faisons et sans doute ce que nos enfants vont faire également," explique Moussa Camara.
Creuseur dans une mine d'or de Balato, dans la commune rurale de Kintigna, il vit de l'exploitation de l'or : "L'agriculture que nous faisions avant se raréfie. Présentement, un gramme d'or se négocie à 300.000 soit 30 euros. Le soir, tu peux te retrouver parfois avec deux grammes soit 600.000, 60 euros."
Sensibilisation accrue
Les autorités de la commune de Siguiri intensifient leurs activités de sensibilisations. Pour interdire le travail des enfants dans les mines, mais aussi pour inciter les parents à les envoyer à l'école.
N'faly Alpha Sidibé, proviseur du lycée Framoi Berete de Siguiri estime que la situation s'améliore petit à petit : "Aujourd'hui, les enfants ont compris que la vie est une course de fond et non une course de vitesse. Pour gagner, il faut étudier. A l'heure actuelle, il y a des lycées [aussi] dans des sous-préfectures où on fait de l'orpaillage de façon intense."
Risques pour la santé
A l'hôpital préfectoral de Siguiri, plusieurs jeunes sont traités pour insuffisance cardiaque. Yaya Camara, surveillant général de l'hôpital, évoque l'utilisation abusive des produits chimiques par les exploitants des mines : "En l'espace de deux mois, nous avons reçu 75 cas d'éboulement de mines d'or. Les enfants ne savent pas creuser les trous. On reçoit aussi des cas d'insuffisance cardiaque parce que les cyanures, ce sont des produits très toxiques. Depuis 2012 jusqu'à aujourd'hui, nous avons reçus des centaines de cas d'éboulement sur des enfants de 14 à 22 ans."
Récemment, l'éboulement d'une mine d'or à Niagassola, l'une des communes rurales de Siguiri, a fait neuf morts dont des mineurs.