L'UE accélère les préparatifs pour sa mission en RCA
30 mars 2014L'Union européenne a ouvert la voie au lancement de sa mission militaire en Centrafrique. Celle-ci doit venir appuyer les forces françaises et africaines déjà présentes sur le terrain. Une porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE a annoncé que de "nouvelles contributions" et un effort supplémentaire de la part de la France avaient permis de lever les dernières incertitudes. La décision de lancer ce déploiement de troupes et la date de l'opération doivent être formalisées d'ici mercredi.
Retards multiples
La mission Eufor-RCA pourrait atteindre un millier d'hommes, dépêchés dans un premier temps pour six mois à Bangui et dans les environs de la capitale. Initialement, elle aurait dû être opérationnelle dès la fin février, mais les retards se sont accumulés, fautes d'effectifs et de matériels suffisants. Des problèmes qui semblent être désormais réglés, grâce notamment à l'Allemagne qui a offert deux avions de transport. Berlin ne devrait en revanche envoyer qu'une poignée de soldats sur place. De son côté, la France a décidé d'augmenter ses effectifs au sein de la force européenne.
Si le lancement de la force Eufor-RCA se concrétise effectivement cette semaine, il coïnciderait avec le mini-sommet sur la Centrafrique prévu pour mercredi dans le cadre, plus large, du sommet UE / Afrique. Sous la houlette de la France, de l'Union européenne et de l'Union africaine, il s'agira de trouver des solutions pour enrayer les tueries et jeter les bases de reconstruction d'un Etat.
Violences à Bangui
En attendant, sur place, en RCA, les violences continuent. A Bangui, des soldats de la mission africaine et des témoins ont rapporté que des soldats tchadiens, venus chercher des compatriotes, avaient ouvert le feu samedi sur des habitants des quartiers nord de la capitale. Selon un officier de la Misca, le bilan est d'au moins huit morts et plusieurs blessés. La raison de cet incident reste pour le moment inconnue. Les habitants ont dressé des barricades sur la route pour protester contre les violences de la veille. Cette semaine a été particulièrement sanglante dans la capitale avec une quarantaine de morts en quelques jours.