L'UE et l'UA lâchent Martin Fayulu
22 janvier 2019L'Union européenne et l'Union africaine sont prêtes à travailler avec Félix Tshisekedi, après avoir émis des réserves sur sa victoire, selon l'annonce faite ce mardi (22.01) par leurs représentants à Bruxelles.
"Nous sommes prêts en tant qu'Union africaine à travailler avec le président Tshisekedi et avec toutes les parties congolaises", a déclaré son représentant Smaïl Chergui au cours d'une conférence de presse avec la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays des deux continents.
"Les Congolais ont exprimé leur volonté de changement. Le nouveau président devra faire face à de nombreux défis sécuritaires, socio-économiques et de gouvernance pour répondre aux attentes", a averti Federica Mogherini.
"L'Union européenne est un partenaire important pour la République démocratique du Congo et nous continuerons à l'être. Avoir un ambassadeur sur place aidera beaucoup", a-t-elle ajouté, en demandant aux autorités congolaises de laisser revenir le chef de la représentation de l'UE, le Belge Bart Ouvry, expulsé fin décembre.
Changement de ton
L'Union européenne et l'Union africaine avaient émis des doutes après la proclamation de la victoire de Félix Tshisekedi et ont attendu la décision de la Cour constitutionnelle saisie par le candidat annoncé deuxième, Martin Fayulu.
La Cour constitutionnelle a validé les résultats de la commission électorale et proclamé la victoire de Félix Tshisekedi, 55 ans. Son élection a été immédiatement saluée par l'Afrique du Sud, le Kenya et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) dont la RDC est membre.
La France, qui avait estimé que Martin Fayulu était "a priori" le vainqueur de l'élection présidentielle, a "pris note" de la victoire de Felix Tshisekedi, dans un communiqué publié lundi avant la réunion ministérielle UE-UA à Bruxelles. "La France a exprimé un certain nombre de préoccupations. Elle n'est pas la seule", a expliqué mardi le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne. "Notre voeu est que le consensus puisse prévaloir pour l'avenir", a-t-il ajouté.
Avec Afp