L'Ukraine se sent aussi menacée par la Russie
28 août 2008L'Ukraine est tiraillée. D'un côté, elle se rapproche toujours plus de l'Union Européenne et même de l'OTAN. De l'autre, elle ne peut pas se fâcher avec le géant russe. Le conflit militaire dans le Caucase soulève de nouveau cette question vitale. Il a montré que la Russie entendait garder sa zone d'influence et cela ne rassure pas Viktor Iouchtchenko, le président ukrainien, élu en 2004 après la Révolution orange :
"Les accords fondamentaux et le principe de confiance peuvent être perdu quand la diplomatie et la politique de la paix sont remplacées par la politique de la force."
Ce que craint, par dessus tout, ce pays frontalier de la Russie, c'est une intervention russe similaire à celle en Géorgie. Car la Crimée est dans une situation un peu comparable à celle des régions géorgiennes. Ce territoire a été rattaché en 1954 à l'Ukraine mais est peuplé en majorité par des russophones.
D'où, peut-être, le ton plutôt modéré de Ioulia Tymochenko, premier ministre de l'Ukraine.
"C'est une question sacrée aussi bien pour la Géorgie que pour l'Ukraine. C'est pourquoi nous croyons que la politique internationale doit être conçue de manière à ce qu'aucun pays ne puisse souffrir d'atteinte à son intégrité territoriale."
Kiev doit être diplomate. Il lui faut réussir à concillier les humeurs russes et son envie de se tourner vers l'Occident. Hier, le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères estimait que les chances pour son pays d'entrer dans l'Alliance atlantique se sont accrues depuis les événements en Géorgie. Olexander Palij, expert urkrainien, pense même que ses concitoyens vont basculer pour l'Alliance atlantique :
"La crise va avoir pour conséquence de faire grimper le nombre de supporters ukrainiens à l'adhésion à l'OTAN."
La Maison Blanche a annoncé ce jeudi que Dick Cheney, le vice-président américain, se rendrait la semaine prochaine en Géorgie et en Ukraine pour réaffirmer le soutien américain à ces anciennes républiques soviétiques.