L'Ukraine signera un accord d'association avec l'UE en 2009
9 septembre 2008«L'Ukraine est un pays européen qui partage avec l'Union une histoire et des valeurs communes.» Cette déclaration du président français et président en exercice de l'Union est un message fort à l'adresse de Victor Iouchtchenko mais elle ne signifie pas pour autant qu'une adhésion est en vue, même si Nicolas Sarkozy a annoncé des négociations sur une éventuelle suppression des visas d'entrée dans l'UE pour les citoyens ukrainiens.
La formulation est suffisamment floue pour mettre tout le monde d'accord: Nicolas Sarkozya dû en effet ménager les souhaits des 27, entre ceux qui veulent que Kiev fasse partie du club européen, la Pologne, la Grande-Bretagne notamment et ceux qui sont complètement réticents à cette perspective, l'Allemagne et le Benelux.
Or ces réticences sont on ne peut plus actuelles au vu de la crise politique que traverse le gouvernement ukrainien, la troisième depuis la révolution orange. Victor Iouchtchenko reproche à son premier ministre Julia Timochenko de vouloir s'allier à l'opposition pro-russe et de faire ainsi voler en éclat l'actuelle coalition au pouvoir. Or, si l'Union européenne a toujours souhaité un rapprochement économique avec Kiev, elle demande à ce que le pays parvienne à une certaine stabilité politique, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.
Derrière l'Ukraine se profile bien évidemment le spectre de la Russie qui voit d'un mauvais oeil cet ancien satellite se rapprocher de l'occident, qui plus est en pleine crise autour de la Géorgie. Mais Nicolas Sarkozy a réitéré les propos qu'il a tenus hier lors de sa visite à Moscou:
«Je le redis: nous voulons, nous l'Europe, des relations apaisées avec la Russie. Nous voulons nous comprendre par le dialogue, par la diplomatie et par la politique et certainement pas par le militaire. Vous m'avez posé une question sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, celle-ci est aux yeux de l'Europe parfaitement non négociable.»
Il s'agit là d'une allusion à la presqu'île de Crimée, peuplée en majorité de russophones, qui pourrait prendre exemple sur l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, les deux provinces séparatistes géorgiennes dont la Russie a déclaré l'indépendance.