"Lumumba Papers" : BGFI BANK poursuivie en justice
13 février 2019Jean-Jacques Lumumba travaillait à la banque BGFI depuis 2012. Durant son parcours professionnel, il découvre l'existence de transactions suspectes de dizaines de millions de dollars entre la BGFI et des sociétés contrôlées par des proches de l'ex-président congolais, Joseph Kabila.
Il tente d'en informer son employeur mais rien n'y fait. Il reçoit des menaces de la part du régime en place qui le contraignent à l'exil.
Aujourd'hui, dans le cadre de cette affaire, deux juridictions différentes sont saisies en France et un juge est chargé d’instruire les dossiers. Henri Thulliez est l'un de ses avocats.
"C'est absolument un procès de David contre Goliath mais on espère qu'ici c'est David qui gagnera. Je pense que la possibilité qui est donnée à des lanceurs d'alerte ayant acquis le statut de réfugiés en France de saisir les juridictions françaises contre une société de droit étranger - ce qui est une première - est une appropriation formidable de la justice par ces deux lanceurs d'alerte. Il n'y a pas de raison que deux personnes qui ont agi en pensant faire ce qui était bien et juste, pour l'honneur de leur pays et pour l'honneur de la profession, aient fait l'objet de menaces et d'intimidations extrêmement graves de la part de la banque et de personnes de l'entourage de la banque."
Les menaces ont longtemps ponctué la vie de Jean-Jacques Lumumba quand il était en République démocratique du Congo. Bien qu'il vive aujourd'hui en France, celui-ci continue à craindre pour sa vie et celle de sa famille. Cependant, il reste déterminé à poursuivre ses anciens employeurs en justice.
"Je n'ai pas peur parce que je sais que pour la vérité et la justice il n'y a pas de prix. Même si je ne suis plus de ce monde, je pense que mon combat restera et ce combat je ne le mène pas que pour moi, je le mène pour beaucoup d'autres Congolais comme moi et d'autres personnes comme moi. Je ne veux pas parler de montant, je ne veux pas parler d'argent, mais il faut qu'il puisse y avoir réparation. L'appel que je lance à Monsieur Félix Tshisekedi est de pouvoir travailler dans le sens de la vérité et la justice pour le bien-être des Congolais et en luttant de manière drastique contre la corruption."
En attendant l'ouverture des audiences qui l'oppose à la banque BGFI, Jean-Jacques Lumumba fait toujours l'objet de menaces. Mais il reste serein et espère un jour pouvoir retourner à une vie normale.