L'Union africaine espère s'autofinancer d'ici 2025
29 janvier 2018Pour s’autofinancer, l’Union africaine demande à chacun de ses Etats membres de générer des revenus en taxant à 0,2% un certain nombre de produits importés. Certains pays ont déjà adopté cette mesure, notamment le Kenya mais d’autres restent toujours réticents, notamment l’Egypte et l’Afrique du Sud.
Pour Olivier Nduhungirehe, ministre d’Etat aux Affaires étrangères du Rwanda, un comité vient d’être mis en place pour aplanir les divergences relatives à la mise en œuvre du prélèvement.
"Tous les Etats membres sont d’accord sur le principe de la réforme. Il y a une troïka : le président sortant, le président actuel et le président entrant (2019) vont discuter avec la commission sur comment intégrer toutes les contributions des Etats membres et essayer de corriger ce qu’il y a à corriger. Mais en tout état de cause tous les Etats sont engagés" explique t'il.
Le président guinéen Alpha Condé a expliqué qu’il comprenait les préoccupations exprimées par certains Etats membres comme l’Egypte et l’Afrique du Sud, dont l’économie est plus tournée vers l’extérieur. Pour ces pays, des mesures spécifiques sont envisagées, a-t-il dit.
Un besoin de temps
Mais pour d’autres encore, il faudra du temps pour harmoniser cette taxe avec leur législation nationale. C'est le cas de la RDC, selon Michael Sakombi, conseiller politique au ministère congolais des Affaires étrangères: "Au niveau de la RDC, nous sommes encore dans l’évaluation technique, au niveau du ministère des Finances et des ministères sectoriels, pour voir dans quelle mesure on peut adapter ce processus. Mais la volonté est de financer, à l’échéance 2025, à 100% l’Union africaine."
Nombre d’observateurs pensent que ce 30e sommet de l’Union africaine n’a pas connu la même ferveur que par le passé. Ceci sans doute en raison de son thème principal, la lutte contre la corruption, qui n'a été que partiellement débattu.
Dans le cadre de l’intégration régionale, la commission de l’Union africaine a lancé ce lundi (29 janvier) le Marché unique africain du transport aérien. Le projet vise à unifier le transport aérien en Afrique et à libéraliser l'aviation civile sur le continent. La commission espère déboucher sur la création de 300.000 emplois directs et deux millions d'emplois indirects. À ce jour, 23 pays africains sur 55 ont souscrit à ce marché qui devrait, selon la commission de l'Union africaine, stimuler les investissements transfrontaliers dans les industries de production et de services, y compris le tourisme.