L'uranium du Katanga, sujet sensible
13 juin 2013C'est l'un des sujets les plus sensibles en République démocratique du Congo. Selon certaines sources, l'uranium qui a servi à fabriquer les bombes atomiques lancées en 1945 contre les villes de Hiroshima et Nagasaki au Japon, venaient du Katanga. Officiellement, l'exploitation de l'uranium est interdite au Congo, mais elle se poursuit sur le terrain. Des experts des Nations unies ont même publié des preuves que cet uranium illégalement exploité devait aussi être vendu en Iran ou en Corée du Nord. Au Congo, cet uranium fait également des ravages sur le plan sanitaire.
Depuis une dizaine d'années, le défenseur des droits de l'homme J.B. vient régulièrement à Kimilolo, une petite agglomération située à quelques kilomètres seulement de Lubumbashi, capitale de la riche province minière du Katanga. Au bord de la rivière, il effectue des analyses de l'eau pour essayer de comprendre pourquoi des poissons meurent dans les étangs, pourquoi des personnes souffrent de certaines maladies. J.B. a un soupçon terrible : la radioactivité. Mais tenter de trouver des preuves peut s'avérer dangereux.
Selon lui, un journaliste qui enquêtait sur le sujet a même trouvé la mort dans des circonstances non encore élucidées. A Shinkolobwe, à une centaine de kilomètres de Lubumbashi, c'est un militant des droits de l'homme, Golden Misabiko, qui a été arrêté pour avoir publié des preuves sur la poursuite de l'exploitation illégale de l'uranium. La mine est pourtant officiellement fermée depuis neuf ans.
A Lubumbashi, le professeur Gabriel Kapya expose depuis des années des cas de malformations chez les enfants à naître. Il est gynécologue et pendant vingt ans, il était médecin d'entreprise à la Gecamines, la plus grande entreprise minière du Congo. Le docteur Kapya est formel : les parents de ces enfants étaient exposés à la radioactivité. Et tout comme lui, de nombreux medecins se disent convaincus de la présence d'uranium dans l'eau consommée par les habitants de cette région.