L'électricité un des grands chantiers de Patrice Talon
7 avril 2021C'est l'un des chantiers importants du président Patrice Talon : l’électrification du pays. Pendant longtemps, le faible niveau d'investissement dans les infrastructures de production et de distribution de l'électricité dans le pays a eu de sérieux impacts sur la qualité des services de la Société nationale de distribution d'électricité.
Le secteur était caractérisé par une forte dépendance vis-à-vis d'autres pays, avec un retard en termes d’accès à l’électricité.
Jusqu'en 2015, le taux d'accès dépassait à peine 30%, largement en dessous de la moyenne sur le continent. Mais depuis peu, la situation a changé.
Edouard Kpozé est un soudeur professionnel exerçant à Cotonou depuis bientôt une vingtaine d'années. Il nous explique que son atelier de soudure et de fabrication métallique a pris une plus grande dimension depuis qu'il a la possibilité de travailler à plein temps, sans coupure d'électricité dans la journée.
"Avant, il nous arrivait de passer des journées entières sans travailler, du fait des coupures intempestives, mais ça c'est fini, c'est du passé. Si tu ne travailles pas c'est que tu es un paresseux. Les clients sont satisfaits de nous parce qu'ils sont livrés à temps. Depuis quatre ans, je me suis bien équipé et mon atelier a changé de visage, vous le voyez non ? ", interroge-t-il ?
Comme Edouard, les artisans et les petits industriels qui dépendent d’une bonne connexion électrique ont amélioré leurs activités.
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Des réformes qui portent
Cette énergie est désormais plus disponible grâce à des réformes mises en place récemment, notamment au niveau des infrastructures. Mais, selon Ernest Gbaguidi, si des progrès importants ont été réalisés, ce n’est pas encore suffisant.
"Si nous voulons rêver d'une économie stable et durable, il faut mettre l'accent sur la production, la transformation et la consommation. La transformation c'est la petite industrie, si nous n'avons pas l'énergie on ne pourra jamais aller à la transformation et c'est pourquoi certaines matières premières continuent d'être exportées parce que nous n'avons pas la quantité d'énergie qu'il faut pour faire tourner ces machines", explique-t-il.
Les réformes dans ce secteur ont permis notamment d'étendre et d’augmenter la capacité thermique du pays. Avec l'opérationnalisation de la centrale électrique de Maria Gléta, le Bénin s'est ainsi doté d'une technologie de près de 180 Mégawatts qui permet de contenter plus de la moitié des besoins actuels en électricité.
Une avancée énorme aux yeux de Jean-Claude Houssou, ministre de l'Energie.
"Si je prends en compte ce qu'on appelle le pic de consommation de notre pays, 180 Mégawatts, c'est dépasser déjà plus de 60% de ce pic de consommation. Cela veut dire autrement que nous sommes résolument engagés sur cette route de l'autonomisation énergétique de notre pays puisque, en l'espace de deux ou trois ans, nous sommes passés de 0% d'autonomie en matière d'énergie électrique à plus de 60% aujourd'hui ", indique-t-il.
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Restructuration du secteur
Les actions du gouvernement ont aussi favorisé la restructuration de la société nationale de distribution d'énergie qui, avec l'appui de partenaires financiers, a mis en route de nombreux projets d'électrification. Ce qui permet de soulager les populations des coupures intempestives.
Michel Kohonou, membre de l'association béninoise d'eau et d'énergie estime que, "Aujourd'hui, le client, le consommateur, la population qui a sa petite industrie peut réellement jouir de l'énergie sans soucis. L'énergie existe en quantité et en qualité."
Mais, certaines localités rurales plus isolées, attendent encore les impacts de ces réformes. L'autre préoccupation des Béninois étant aussi le coût de cette électricité.