L'épineuse question de la restitution des biens culturels
1 juin 2018Le journal die Zeit montre le grand écart qui existe entre l'euphorique attente d'une restitution des biens culturels et la réalité. Ce n'est malheureusement pas aussi facile que l'on pense écrit le journal. Une restitution pure et simple n'est qu'illusoire. Et même dans le cas d'une restitution au cas par cas, la loi exige que la demande soit justifiée. Le diable étant dans les détails, qu'entend-on par "justifiées” ? Cela signifie, lit-on dans die Zeit, qu'il faut démontrer que le bien culturel conserné est issu d'un vol. Mais comment établir que c'est un vol ?
C'est là toute la question. Est-ce seulement dans le cas d'un pillage par des soldats de la puissance colonisatrice ? Ou lorsqu'un missionnaire embarque un fétiche avec l'accord de son supérieur?
Les musées ne sont pas souverains
Les biens culturels ont été volés, pillés, mais bien souvent aussi régulièrement payés avec de l'argent, écrit le journal.
Les anciens contrats sont-ils alors toujours en vigueur ? Les conditions dans lesquelles ils étaient conclus étaient-elles équitables ? Quelle norme juridique devrait gouverner la réponse à ces questions, l'actuelle ou celle de l'époque coloniale? Et le journal de conclure que la situation est plutôt compliquée, les musées n'ayant pas la souveraineté de la décision de restitution. Malgré quelques déclarations d'intention en France ou en Allemagne, il serait illusoire de croire que cela suffirait.
L'épidémie d'Ebola à moitié sous contrôle
Le journal die Tageszeitung publie un article dans lequel il relaie les propos plutôt confiants de Henry Gray, le coordinateur de la riposte anti-Ebola de l'ONG "Médecins sans frontières” en RDC. Pourtant il aurait pu en être autrement. La confirmation de plusieurs cas à Mbandaka, sur les bords du fleuve Congo, a déclenché une onde d'inquiétudes. Le trafic fluvial vers la capitale Kinshasa est intense et le risque d'une propagation du virus est d'autant élevé.
Mais la situation est à moitié sous contrôle, confie le spécialiste à la Taz. Le fait que les régions où l'épidémie s'est déclarée soient enclavées est un avantage. Les villages sont petits, les personnes infectées ne s'éloignent pas trop et peu de gens risquent de s'infecter.
Cependant, la réaction sur le plan logistique est un énorme défi à cause de l'absence de téléphone, d'internet et à cause du mauvais état des routes. Pour que les hélicoptères transportant les premiers médecins traitant puissent atterrir à Iboko, il fallait que les habitants se servent de leurs machettes pour aménager une piste.
RDC, les opposants confortés
L'opposition congolaise invoque la présence de dix millions d'électeurs fictifs sur la liste de 40 millions d'électeurs rendue publique par la commission électorale. Dans l'espoir de contredire ces accusations, la commission électorale a invité l'Organisation internationale de la francophonie pour auditer le fichier électoral rappelle la Taz.
Or le rapport de cette organisation n'a fait qu'aggraver la confusion puisqu'elle parle de 40.024.897 électeurs enregistrés dont près d'un demi-million n'atteindront l'âge de voter qu'après la date du scrutin (prévu le 23 décembre 2018). Aussi, plus de six millions et demi d'entre les électeurs réguliers enregistrés l'auraient-ils été sans empreintes digitales, ce qui veut dire qu'on ne pourra pas prouver leur identité.
Tout ceci permet à l'opposition d'accuser le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, un proche du président Joseph Kabila, d'avoir mobilisé des électeurs fictifs en faveur de ce dernier.
Insurrection islamiste dans le Nord du Mozambique
Déjà au moins une dizaine de morts dont des enfants. Et chaque fois, la victime est décapitée. Die Tageszeitung rappelle ce qui s'est passé en octobre 2017 quand des islamistes radicaux appelés "Shabab" avaient pris possession de la ville de Mocímboa dans la province nordiste de Cabo Delgado. Des combats avec la police mozambicaine ont fait 17 morts.
Le Nord du Mozambique est à majorité musulmane. Avant la colonisation, ce territoire appartenait à l'empire marchand du Zanzibar qui s'étendait de l'Afrique de l'Est à Oman. Zanzibar est aujourd'hui un territoire de la Tanzanie mais les relations sociétales le long de la côte de l'Océan indien sont demeurées serrées. Des prédicateurs radicaux kényans et somaliens formés au Soudan ou en Arabie Saoudite étendent leur influence de la Tanzanie aux Comores en passant par le Mozambique.